Une négociation rocambolesque au XIXe siècle

Mes newsletters contiennent souvent des anecdotes littéraires. Pour les lire en avant-première, vous pouvez vous y abonner. Toutefois, dans l’idée de relancer ce blog, j’ai décidé den republier quelques unes ici, avec aujourd’hui une histoire célèbre qui circule dans la bouche des scénaristes…

Aujourd’hui, il n’est pas rare de lire des séries, de retrouver des personnages d’un ouvrage à un autre. De mon côté, j’ai écrit quatorze albums de Princesse Sara, trois romans Magic Charly, trois Grimoire d’Elfie… Somme toute, la chose est banale. Mais lorsque cette pratique naquit, elle était révolutionnaire. Vous l’aurez compris : je vous parle des romans-feuilleton qui envahirent les journaux au XIXe siècle et qui lancèrent la sérialisation de masse.

Pierre Alexis Ponson du Terrail, par Nadar.

À cette époque, ni télé, ni radio n’existent, et ces journaux sont extrêmement populaires, y compris dans les milieux ouvriers. Avant de partir au travail sous les porches des immeubles ou bien lors de la pause sur les berges de la Seine, on achète le journal et celui qui sait lire le mieux (ou lire tout court) fait la lecture à tous. Ils pouvaient être plusieurs dizaines à se presser autour de l’orateur pour entendre les aventures de leurs héros préférés…

Les journaux avaient bien compris l’intérêt d’embaucher un « feuilletonniste », qui pouvait multiplier leurs ventes par quinze, si ce n’est davantage. C’est dans cet esprit que virent le jour une petite armée de stakhanovistes de la plume, et parmi eux : Ponson du Terrail.
Cet auteur, fou de travail et qui écrivait comme une brute, était moqué à son époque pour son écriture rapide, qui aurait parfois nécessité quelque relecture. On le rebaptisa Tesson du Portail ou Ponton du Sérail, jouant sur les contrepèteries. Un journaliste du Figaro pasticha son style en un magnifique exercice de style, lui prêtant des formules qui firent date, telles que : « D’une main il leva son poignard, et de l’autre il lui dit… », « Quand il se releva, il était mort » ou « Elle avait les mains aussi froides que celles d’un serpent » (vous pouvez essayer, c’est très amusant).
Ponson du Terrail écrivit de nombreux récits, mais il est surtout connu pour sa série autour du personnage Rocambole (celui-là même qui donna l’adjectif rocambolesque à la langue française).

Les droits des auteurs à cette époque étaient encore plus désastreux qu’aujourd’hui et, déjà à cette époque, les auteurs n’avaient droit qu’à la cerise du gâteau qu’ils avaient eux-même cuisiné, les pépins de leur propre pomme, etc.

La suite de cette histoire relève de la légende. Nous sommes nombreux autour de moi à en avoir cherché une trace écrite, en vain. Néanmoins, c’est une histoire que j’ai entendue dès mes études, puis dans le milieu littéraire et celui de la BD. Je ne sais pas si elle est vraie, mais elle se transmet de bouche à oreille depuis des décennies et c’est une rumeur tenace.

Ponson du Terrail, donc, avait vu les ventes du journal se multiplier et savait pertinemment que son Rocambole en était la cause. Toutefois, l’argent ne suivait pas et l’éditeur s’en tenait à la maigre paye du début, ou presque.

Un jour, Ponson du Terrail exigea une augmentation sans quoi il claquerait la porte. Évidemment, l’éditeur lui rit au nez. À cette époque, pas de droit moral, le personnage appartenait au journal qui le publiait, pas à son auteur. L’éditeur promit de recruter n’importe quel tâcheron pour poursuivre les aventures de Rocambole. Ponson du Terrail était bien attrapé, croit-on. D’autant que le texte du jour était livré et sous presse.

Illustration des Drames de Paris. Rocambole aux éditions Jules Rouff, 1er janvier 1884.

Le lendemain matin, le patron du journal lut avec stupéfaction les nouvelles aventures qui se terminaient grosso modo ainsi : Rocambole est capturé par les vilains, attaché, enchaîné, jeté dans une malle remplie de pierres, elle-même balancée à la mer. Comment le héros pouvait-il seulement s’en sortir ?

Les écrivains recrutés en urgence déclarèrent forfait les uns après les autres. Ils eurent beau se creuser la tête : non, vraiment, ils ne voyaient pas ce que Ponson du Terrail pouvait bien avoir à l’esprit pour sauver son héros. Les aventures de Rocambole furent mises à l’arrêt, le public fut furieux et les ventes du journal commencèrent à s’effondrer. Résultat : l’éditeur mangea son chapeau et prévint l’auteur qu’il acceptait de l’augmenter. Ponson du Terrail livra enfin le texte suivant. Ouf ! Tout le monde était soulagé !

Le jour suivant, un nouvel épisode parut dans le journal, qui commençait par ces mots :

« Se sortant de ce mauvais pas, Rocambole remonta à la surface… »

Qu’elle soit vrai ou fausse, cette pirouette de Ponson du Terrail resta dans les annales. Certes, un éditeur perdait la négociation (ce qui est sans doute la plus belle preuve qu’il ne s’agit que d’une fiction). Mais surtout, les scénaristes et auteurs retinrent la leçon : il est inutile d’engluer le lecteur dans des explications, il s’en fiche. L’histoire doit simplement avancer et show must go on.

Si vous êtes curieux de cette histoire, le réalisateur Loïc Nicoloff a réalisé un très joli court-métrage historique autour de ce thème que vous pouvez visionner ici : https://vimeo.com/240447928

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Petite histoire de la ponctuation: un point, c’est pas tout !

Mes newsletters contiennent souvent des anecdotes littéraires. Pour les lire en avant-première, vous pouvez vous y abonner. Toutefois, dans l’idée de relancer ce blog, j’ai décidé de les republier ici, avec en ouverture une des toutes premières que j’ai réalisées sur le thème de la ponctuation.

Les perles de l’Indéprimeuse, toujours brillantes

Autrefois, en ponctuation, on pouvait faire n’importe quoi. La ponctuation courait nue sur les barricades en hurlant « libertéééé ». Elle obéissait à l’oralité, elle dansait à l’écrit comme elle dansait dans les bouches. Mais les imprimeurs lui reprochaient d’être « sentimentale et fantaisiste » (sic), et comme on était à un cheveu du XIXe, on a décidé de normer tout ça avec plein de règles qui disaient que la ponctuation devait rester assise sur sa chaise à coudre des ourlets. Tant et si bien, qu’on a ôté aux auteurs le droit de choisir leur ponctuation, car ces gens-là sont trop émotifs, ils se laissent manipuler par la ponctuation (cette petite dévergondée). En désespoir de cause, les auteurs se retrouvèrent à faire comme Baudelaire dans son manuscrit des Fleurs du Mal, c’est à dire à supplier quand ils s’étaient attachés à un point ou à une virgule.

Une note de la main de Beaudelaire

Certains s’en tamponnèrent le coquillard. Mais d’autres ne l’entendirent pas de cette oreille. « On a dit “le style c’est l’homme”. » déclara Georges Sand qui en tant que femme sait très bien de quoi elle parle. « La ponctuation est encore plus l’homme que le style. La ponctuation, c’est l’intonation de la parole, traduire par des signes de la plus haute importance. » Ce à quoi, les imprimeurs rétorquèrent que la ponctuation était “trop importante pour l’abandonner aux caprices des écrivains qui, la plupart, n’y entendent pas grand-chose. » Après quoi, ils ajoutèrent : « de toute façon, prout, c’est nous qu’on décide » (ok, ce passage, c’est moi qui l’ait rajouté, mais c’est l’idée).

Les auteurs (que depuis le début de leur métier on a vraiment rien fait qu’à embêter pour absolument tout, même la question des virgules) boudèrent alors avec élégance. Georges Sand ouvrit le débat sur la voix et le rythme. Appolinaire et Mallarmé s’engouffrèrent dans la brèche avec des recueils de poèmes où la ponctuation jouait les Arlésiennes, volatilisée en vacances aux Maldives. D’autres estimèrent que de toute façon, la ponctuation était insuffisante, ainsi Paul Valéry : « notre ponctuation est vicieuse. Elle est à la fois phonétique et sémantique et insuffisante dans les deux ordres. »

Et c’est là que c’est devenu rigolo. Vous pensiez tout connaître avec le point d’interrogation, ceux de suspension et d’exclamation ? Vous pensiez que le point virgule était l’audace suprême ? Quelle charmante innocence ! Ainsi n’avez-vous jamais entendu parler du point d’ironie d’Alcanter de Brahm ? Du point d’irritation, d’hésitation ou d’indignation de Marcelin Jobard ?

Mais les propositions les plus amusantes furent sans doute celles d’Hervé Bazin dont je vous livre ici un petit florilège :

Il y en eut d’autres, bien sûr. Beaucoup et plein ! Pour en avoir un compte-rendu un peu plus détaillé, je vous recommande cet article de France Culture : https://www.franceculture.fr/histoire/une-histoire-de-la-ponctuation-point-dironie-et-point-de-doute-la-ponctuation-poetique?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR1ycgR5AG_K3QjoVWR0p-Qc6XVQoEcakMXbpYM24WiNYFQJZ1IyzmG16rY#Echobox=1627569360

Mais j’avoue que de mon côté, ça m’a chatouillé agréablement et donné envie d’inventer la mienne. Je pense que je créerai avant tout le « point dans ta face », qui viendrait après toute réplique bien sentie. 

Et vous ? Des idées ?

Ça tombe bien, c’est Noël !

Mes enseignants se sont toujours plaints de ma façon de travailler « en vrac », mes parents du fait que je nettoyais ou jardinais dans le désordre et, chaque fois qu’il voit l’état de mon bureau, mon mari me demande comment je m’y retrouve. La réponse est : pas. Je ne m’y retrouve pas. Du coup, mon blog n’est pas non plus à jour et c’est n’importe quoi. Mais ma newsletter, elle, a de l’allure et je vous encourage vivement à vous y abonner.

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Une rentrée à la citrouille

Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’année a été mouvementée. J’espère que vous, mes lecteurs, vous portez aussi bien que possible. De mon côté, j’ai pris un retard considérable dans mes livres, mais dans le même temps j’ai eu beaucoup de nouvelles idées et nouveaux projets. J’ai tâché de tenir mes réseaux à peu près à jour, mais je l’ai fait sans aucune méthode, j’ai donc décidé de rassembler toutes mes informations ici.

Tout d’abord, les prochaines sorties :

Le Grimoire d’Elfie, T2 : Le Dit des Cigales chez Drakoo, paraitra le 17 novembre en librairie. Avec Arleston, MiniLudvin et Hélène Lenoble, nous avons mis les bouchées doubles pour le réaliser dans les temps. Il faut dire que nous étions encouragés par le solide décollage du tome 1. Le libriobus du Livre qui pue se gare cette fois dans le Sud de la France, où les trois soeurs vont retrouver un ancien ami de leur mère, l’écrivain Alistair Kinloch. À cette occasion, Elfie va en apprendre beaucoup sur son histoire familiale. Elle sera aidée dans sa quête par trois souris complètement frappées.

Princesse Sara, T14 : Toutes les aurores du monde, se déroulera dans un Japon steam-punk. Notre Sara voyage toujours beaucoup, à défaut de ses autrices. Vous l’avez peut-être noté, nous avons un gros retard sur cette série pour tout un tas de soucis de burn-out, de couleurs et autres. Cette fois-ci, plutôt que de travailler dans de mauvaises conditions, nous avons préféré reporter l’album au mois de juin 2022, après les élections présidentielles qui laissent les librairies désertes. Le tome 15 qui sera la fin du cycle se fera également un poil attendre. En effet, avec Nora Moretti la dessinatrice, nous travaillons depuis des années sur un projet parallèle qui est enfin mûr et qui nous prend beaucoup de temps. Une bonne nouvelle pour Princesse Sara, tout de même. J’ai décidé de mettre gracieusement à disposition des librairies, CDI et médiathèque qui le voudraient les fichiers de la jolie exposition Princesse Sara que nous avons réalisée avec Nora. Ceux qui souhaitent se la procurer sur impression simple format A2 peuvent bien sûr toujours la louer à Soleil. Pour les autres, merci de me contacter en privé.

Le Jardin des Fées, T1 : Bergère des Fées, chez Drakoo, paraîtra aussi en juin en librairie. Je suis si fière de ce projet, dont j’ai fini le scénario depuis plus de deux ans déjà ! Nora a dessiné des pages merveilleuses et Pauline Trebouet, notre coloriste, ne ménage pas sa peine. Il y sera question de plantes médicinales, de fleurs, de fées, d’un manoir croulant et de son mystérieux jardin, d’une menace et d’une jeune héroïne illettrée. J’ai prévu beaucoup de choses pour la parution de ce livre… J’en parle un peu ci-dessous, mais bien sûr, il y aura des surprises.

Magic Charly, T3 : Après tout, le déluge, chez Gallimard Jeunesse, devrait paraitre en septembre 2022. Je travaille d’arrache-pied sur la fin de cette trilogie, qui comptera donc trois énormes romans. C’est, inutile de vous le dire, un très, très gros morceau dans mon emploi du temps. J’ai pris un retard considérable après mon burn-out de l’été précédent. Mais je suis à nouveau en selle et chaque jour, j’avance un peu plus. J’ai aussi prévu bien des surprises pour ce livre, mais pour l’instant, chut !

Les dédicaces : étant donné le retard sur mes livres, j’ai considérablement réduit mes interventions. Je reviens juste du festival de Brest (qui était merveilleux), ma prochaine dédicace sera sans doute à Batz-sur-mer (44) durant les vacances de la Toussaint. Je signerai aussi à Avignon les 27 et 28 novembre et à Aix-en-Provence (librairie Oh les Papilles) le samedi 11 décembre au matin. Je ne sais pas encore si je serai à Angoulême. Mais je devrais être à Trolls et Légendes (Belgique) en mai et peut-être à Puteaux.

Toutefois, la grande nouveauté de cette rentrée, c’est bien sûr le projet Utip. Je l’ai déjà annoncé lors d’un live FB et d’un live Instagram, j’ai récemment ouvert un compte sur cette plateforme qui vise à rassembler des « pourboires » de mes lecteurs. L’objectif est de financer des projets assez ambitieux autour de mes univers. Le premier d’entre eux serait un escape game autour du Jardin des Fées. Bonne nouvelle, nous avons déjà rassemblé un quart de la somme et grâce à l’aide providentielle d’une lectrice de longue date, nous aurons peut-être la possibilité d’en faire un très bel événement. Maintenant tout ce qu’il me manque, c’est un joli jardin sur Paris le temps d’une après-midi en juin prochain (une paille !). Ça, et bien sûr pas mal de travail à venir pour Nora, Pascaline (ma merveilleuse lectrice) et moi. On financera peut-être un goûter victorien dans la foulée. Le projet suivant sera, je pense, une très belle exposition pour Magic Charly.

Pour remercier mes lecteurs, je ne me contente pas d’une genuflexion, naturellement ! En fait, mes remerciements tiennent de la performance artistique et ça ne va pas s’arranger au fil des mois à venir (si vous saviez les idées que je vous prépare !). Pour tous mes tipers, j’offre chaque mois un atelier d’écriture en ligne ou une mini-masterclass en pyjama sur un thème qu’ils pourront choisir (j’hésite ce mois-ci entre « Créer un univers » et « Finir une histoire »). Je dois préciser que cette masterclass n’aura absolument rien à voir tout de même avec celle que j’avais préparé pour l’école de d’écriture de Cécile Duquenne, « Être bien édité » qui m’avait demandé un bon mois de travail et une quantité très universitaire de recherches (et à laquelle je vais d’ailleurs bientôt ajouter un chapitre bonus). Là, je partagerai plutôt avec vous mon expérience et répondrai à toutes vos questions. L’idée est de faire ça, littéralement, en mode pyjama, donc détente.

Second cadeau, une newsletter mensuelle des Petits plaisirs de la vie et magie du quotidien. Cette newsletter qui touchera chaque personne ayant participé au moins une fois au projet (sauf si vous refusez) aura une forme avant tout poétique et rassemblera des modes d’emploi de petits bonheurs, petites trouvailles poétiques et un peu sorcières. Il y aura des images et des extraits de textes.

Réservé aux Firetipers (à partir de 5 euros), je proposerai chaque mois un drôle de petit jeu : le troc poétique. Chaque mois, je proposerai un lot différent et vous suggérerai de me l’échanger contre quelque chose : une recette de cuisine (et pourquoi elle est importante à vos yeux), un souvenir familial, un dessin, un vieux secret, etc. Il y aura un thème à chaque fois, même si certains pourront proposer un thème libre !

CyanTasse Sorcière n°1. N’aime que le café, pas le thé, elle dit que ça la ramollit. On peut en boire en son sein exceptionnellement, mais en cas d’abus, elle se mettra à fondre.

Le premier lot du troc poétique sera une box Princesse Sara (mon avant-dernière – la dernière, je la garde pour moi !) que j’ai considérablement améliorée. Lot suivant : une box spéciale Magic Charly. Lot d’après : une box Grimoire d’Elfie, qui contiendra aussi une navette de lavande tressée de mes petits doigts accompagnée de sa formule magique anti-mites (garanti, satisfait ou remboursé ! Avec cette incroyable formule magique inventée par moi, les mites ne dévoreront pas plus de la moitié des pulls de votre placard !), je vous proposerai aussi des tasses sorcières (je me suis mise à la poterie), des cabinets de papier et bien d’autres choses ! L’idée est de financer des projets assez ambitieux, mais aussi de bien s’amuser en attendant qu’ils soient réalisés. Le lien Utip est ici pour ceux qui veulent tenter l’aventure. Aux autres, je souhaite une excellente semaine !

2021, attendue au tournant

Cela faisait longtemps que je n’avais pas mis ce blog à jour. D’abord, parce que je travaillais énormément et puis parce que 2020 s’est avérée si décevante que, comme tout le monde, j’ai préféré la bouder. Pourtant, il s’est passé des choses… J’ai sorti des livres, et même des succès. Je me suis un peu éparpillée sur les réseaux pour en parler. Juste un peu, parce que communiquer, c’est un métier. Mais comme je reçois beaucoup de questions de lecteurs dans mes différentes boîtes, je vais tâcher de me résumer ici.


En septembre, comme chaque année, est paru le nouveau tome de Princesse Sara, le treizième: l’Université volante. Avec Nora Moretti et les coloristes Annelise Sauvêtre et Manon Duverdon, nous avons eu toutes les peines du monde à le sortir dans les temps. Ordinateurs qui tombent en panne juste avant le confinement, impossibilité d’avoir des cromalins dans les temps, promotion qui tombe à l’eau dans son entièreté… Malgré tout, nous avons vaincu et nous n’étions pas peu fières d’être présentes à l’heure dite dans les librairies. Malgré la situation impossible, vous, lecteurs, avez été présents au rendez-vous. Merci à vous !

L’exposition Princesse Sara que nous avions réalisée pour le 10e anniversaire de la série tourne beaucoup dans les médiathèques et salons du livre. Par contre, nous annoncions le Jeu de Rôle grandeur nature pour mai prochain au Manoir de Longuelune. Il avait déjà été reporté une première fois, le voici une seconde fois déplacé sine die. La situation sanitaire ne permet toujours pas de rassembler tant de monde en sécurité !

Avec Nora, nous avons commencé le tome 14 un peu en retard, car nous étions bien fatiguées, mais pour l’instant, nous sommes presque dans les temps. Pour ce tome, c’est la merveilleuse Nephyla qui nous accompagnera à la couleur. Sara partira au Japon, notre héroïne voyage plus que nous !

La cause de ma très grande fatigue, c’est aussi et surtout le tome 2 de Magic Charly que j’ai fini d’écrire pendant le confinement. Il est paru chez Gallimard Jeunesse début février et vous lui avez semble-t-il réservé un accueil merveilleux ! Gallimard s’est fendu d’une très jolie bande-annonce pour l’accompagner :

Deuxième tome des aventures exaltantes et ensorcelantes de l’apprenti magicier. A déguster sans modération ! Charly est envoyé à Saint-Fouettard, la sinistre institution pour jeunes magiciers indisciplinés. Sa situation semble désespérée: sa mère a oublié son existence, sa grand-mère est enfermée avec le Cavalier dans son chapeau magique et Maître Lim prisonnier du Purgatone… Heureusement, il y a Sapotille. Mais privés de leurs pouvoirs magiques, les deux amis parviendront-ils à sauver leurs proches et à empêcher le juge Dendelion d’accéder au pouvoir suprême ?

Petits poissards, poulpiquets, croquemitaine, courses folles de citrolles… Retrouvez le monde ensorcelant de Magic Charly !

Certains libraires ont fait preuve d’un enthousiasme qui m’a procuré une joie immense ! Comme celles du Cultura de la Teste qui m’ont fait parvenir ces incroyables photos :

J’en profite pour vous joindre la fabuleuse carte de Thadam que Stan Manoukian a réalisée, vous pourrez l’admirer sans la pliure.

2020 fut une belle année pour Magic Charly qui a trouvé un éditeur en Hongrie, Russie et Pays-Bas. Nous avons raté l’Angleterre de justesse à cause du Covid.

La même semaine que Magic Charly, est parue une BD sur laquelle je travaillais depuis trois ans avec mon mari et complice Christophe Arleston au co-scénario, MiniLudvin au dessin et Hélène Lenoble à la couleur. Les aventures de notre petite sorcière sont parues aux toutes jeunes éditions Drakoo et ont fait ce qui ressemble à un démarrage en fanfare… Une bande-annonce vaut mieux qu’un long discours, la voici :

Depuis la mort de leur mère, Elfie et Magda vivent chez une tante acariâtre. Mais un jour leur sœur aînée revient de Londres : elle a transformé un bus anglais en librairie ambulante pour aller de village en village. Une nouvelle vie commence ! Leur première étape les amène dans une île bretonne où de vieilles rancœurs secouent la population, pour un mystérieux timbre perdu. Mais surtout, Elfie découvre qu’elle a hérité des talents de sorcière de sa mère et d’un grimoire qu’elle doit nourrir de ses écrits…

Un récit tendre et aventureux, balançant entre mystères et charme des petites choses du quotidien.

Depuis la parution d’Elfie, les critiques pleuvent ! Nous avons réalisé des interviews pour France Inter, France Bleue et France Info, nous avons eu un long papier dans Télérama, Mickey Parade, le Monde des ados, Manon, Mon Quotidien, Sorcières, une prépublication dans Je Bouquine… On ne les compte plus, mais on croise très fort les doigts pour que ça aide cette BD à trouver son public. En attendant de savoir, on a déjà attaqué le tome 2 avec la dessinatrice MiniLudvin qui nous a envoyé les 11 premières planches finalisées la semaine dernière.

Mes lecteurs sont nombreux à me demander des conseils d’écriture, des cours, des corrections… Je n’ai pas le temps de répondre à tous, mais sur l’invitation de Cécile Duquenne qui dirigeait une flamboyante école d’écriture en ligne, j’ai réalisé une masterclass qui a été lancée en janvier : Être bien édité. Elle s’écoute en podcast et explique non pas comment publier un livre, mais bâtir une carrière d’écrivain dans son ensemble. Les retours sont très positifs et me font bien plaisir, à moi qui suis issue d’une famille d’enseignants et ait exercé mon vieux rêve d’être professeur quelques années déjà à l’Université.

Voilà pour ce qui est fait ! Ce qui s’annonce à présent, ce sont surtout des suites : le troisième et dernier tome de Magic Charly qui pèsera lourd sur mes épaules car c’est la fin de cette monumentale intrigue qui aura bien sûr son final épique (parution printemps ou été 2022), le tome 14 de Princesse Sara, le tome 2 du Grimoire d’Elfie (qui se déroulera en Provence, auprès d’un écrivain qui a perdu sa très vieille machine à écrire). Avec Nora Moretti, nous sommes aussi en train de finaliser notre tome 1 du Jardin des fées qui paraitra chez Drakoo, nous ne savons pas encore quand, car la couleur a pris du retard, mais ce sera un petit polar féérique et campagnard de la fin du XIXe, ceci, je puis vous le révéler.

Si tout se passe bien, j’aurais une grosse surprise à annoncer pour la fin de l’année, en attendant je vais écrire tant et plus…

Les dédicaces et salons du livre sont sans arrêt décalés et reportés, mais il y en a tout de même de fixés. Je vous conseille de me suivre sur Instagram (où je ferai prochainement gagner une box Magic Charly) et FB si vous souhaitez en connaître les dates. J’ai aussi été invitée à conter plusieurs fois dans différents lieux, mais là aussi, la pandémie décidera !

Je tâcherai de tenir ce blog un peu plus à jour. Si possible.

Magic Charly : nouveau roman en librairie

J’ai travaillé plus de deux ans sur ce projet et voilà qu’il arrive demain, le 6 juin, en librairie.

Cette collaboration avec Gallimard fut une aventure délicieuse d’un bout à l’autre et je suis profondément reconnaissante à mon agent, Roxane Édouard de nous avoir permis de travailler ensemble.

La couverture imaginée par Jean-François Saada et illustrée par un dessinateur que j’admire profondément, Stan Manoukian, est tout simplement sublime.

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Princesse Sara a dix ans !

Princesse Sara 11 - Je te retrouveraiLe tome 11 de Princesse Sara est sorti fin septembre, plus qu’un tome pour clôturer le cycle. A ce jour, avec Nora Moretti (la dessinatrice), Marina Duclos et Claudia Boccato (les coloristes), nous sommes proches des 300 000 ventes. Merci à vous tous, lecteurs, bibliothécaires et libraires qui nous avez fait confiance ! Grâce à vous, notre orpheline ingénieure et dirigeante d’entreprise continue ses aventures. Avec Nora, nous faisons en sorte que chaque cycle (nous en sommes au troisième) se distingue du précédent. Et oui, nous avons déjà des idées pour la suite…

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Le Grand Bal Princesse Sara

Mariette arrangeant les derniers chandeliers

Mariette arrangeant les derniers chandeliers (©Horizon-Cosplay Photograph)

Il fallait bien deux semaines pour s’en remettre. C’était même un minimum. C’était sans doute l’événement le plus fabuleux jamais organisé autour d’une bande dessinée… Et nous le devons à la merveilleuse Eugénie Chidlin qui avait tout organisé !

Samedi 5 mai au Manoir de Longuelune ont eu lieu toute une série d’activités, puis un bal autour de la BD Princesse Sara qui a rassemblé quelques 130 passionnés, tous costumés. Nora Moretti (la dessinatrice) et moi-même y étions conviées. Si je vous parle d’enchantement, sachez que c’est encore en-dessous de la réalité.

Tout a commencé à 15h où sont arrivés les premiers invités. Nous étions déjà dans nos robes de duchesse et l’automate Mariette (la cosplayeuse Magali Maranwë) remplissait admirablement son rôle d’accueil. Continue reading →

Best-seller, long-seller et pourquoi t’as rien compris à la censure

Ou pourquoi on devrait réfléchir aux questions éthiques avant d’écrire un bouquin (et non, ça n’a rien à voir avec la censure).

Caricature bien misogyne, ce qui est drôle quand on sait que la censure à travers les âges et la planète a été réalisée à un majorité ultra-écrasante par des hommes.

Caricature misogyne, ce qui est drôle parce que la censure à travers les âges a été réalisée à une majorité ultra-écrasante par des hommes.

Ces derniers jours, j’ai lu cinq ou six papiers sur le thème de « grands dieux ! c’est le retour de la censure au nom de la bien-pensaaaaance, on va tous mourir, George Orwell nous l’avait bien diiiit » (il doit se retourner dans sa tombe, le pauvre gars). Et de n’en plus finir d’amalgamer des exemples qui signifient une chose et son exact contraire, de préférence en témoignant d’un manque de culture générale affolant.

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2017 à 2018 : bilan et programme

Larcan2017 vient de s’achever, c’était une grosse année pour moi dont je ne récolterai pas les fruits tout de suite. 2018 s’avance et s’annonce au moins aussi riche, du coup je dois dire que je me sens comme un sportif qui doit réaliser une grosse performance… Tu es très entraînée, tu as déjà englouti des milliers de kilomètres et tu penses être à la hauteur du but que tu t’es fixé, en théorie. Mais ça reste « en théorie », parce que tu peux trébucher ou qu’on peut semer des obstacles sur ta route. En théorie, il reste quand même la vie, qui n’est pas toujours ce que tu avais planifié.

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