Guide à l’usage des auteurs qui écrivent des livres sexistes (mais qui font pas exprès)

Je viens de finir un bouquin sexiste. J’en ai parlé avec l’auteur (c’est un copain très sympa), il a été tout surpris. Pourtant, après discussion, il est tombé d’accord avec moi : oui, c’est vrai, son bouquin est sexiste. Pas méchamment macho, pas violemment misogyne, non. Juste empreint d’un sexisme ordinaire, qui se traduit dans son livre à la façon d’une loupe qui amplifierait les tares de notre société.

« Purée, j’avais pas fait gaffe, si seulement j’aurais su ! » qu’il me sort. Comme ce n’est pas la première fois que j’entends ça, j’ai tenté de rédiger un petit guide pour mes collègues auteurs/trices qui NE VEULENT PAS être sexistes, mais ignorent comment éviter les pièges.

Voici les principaux points auxquels il faut, je crois, prêter attention. Il est rare de cocher toutes les cases… mais on a chacun nos travers dans lesquels on a tendance à verser…

La-Schtroumpfette-et-ses-admirateurs_606x3411) Vous avez le syndrome de la Shtroumpfette. Les femmes composent la moitié de l’humanité. Pourtant dans certains livres, elles n’apparaissent nulle part : ni chez les commerçants, ni dans la politique, ni dans les écoles, ni dans le groupe des héros, jusqu’au moment où votre personnage principal (un homme) rencontre LA femme. Elle peut être la criminelle hyper sexy, la princesse à sauver ou la timide secrétaire qui va aider le héros sans remettre en question sa virilité. Ça ne change rien, c’est toujours la même. Et surtout, c’est la seule femme de tout le livre (parfois il y en a une seconde, mais c’est pas beaucoup mieux).

Comment arranger ça ? Simple : au lieu d’avoir UN boulanger, UN mage, UN juge, UN président, UN policier, mettez la fonction au féminin une fois de temps en temps. Faîtes-le pour les rôles mineurs et parfois pour les rôles majeurs. Ne réservez pas les fonctions pourries aux femmes, parce que la vente de petits bouquets de violettes, ça va bien deux minutes. Bref, arrêtez d’effacer la moitié de l’humanité.

2) Vous avez le syndrome Trinity. Votre personnage féminin peut être badasse à mort, super fort, super intelligent, super tout, ça ne change rien, puisque c’est votre héros masculin l’élu. C’est super pratique. Le message envoyé reflète assez bien la réalité sociale : peu importe à quel point une femme se défonce, elle est moins digne d’intérêt que les messieurs.

giphyPar dessus le marché, en plus de TOUTES ses compétences, votre personnage a une apparence physique validée par le regard masculin. Si elle n’est pas belle, elle ne vaut rien. Elle est donc jolie, mince. Et blanche. Évidemment. (Si vous voulez en savoir plus sur le sujet, vous pouvez cliquer sur ce lien.)

Que faire pour éviter ça ? Rétablir un peu l’équilibre. Si votre personnage féminin est à ce point plus doué en tout que votre personnage masculin, c’est peut-être que ce devrait être elle, l’héroïne. Et peut-être aussi qu’elle n’est pas obligé de ressembler à un mannequin pour lingerie. Et peut-être qu’elle n’est pas obligée d’être blanche (mais là, on sort un peu du sujet).

tumblr_mhenzm1g4y1rs13ydo1_2503) Vos personnages féminins sont des mamans ou des putains. Dans tous les cas, elles servent à assouvir les « besoins » de vos personnages masculins. La maman peut revêtir plusieurs fonctions. Elle est celle qui soigne, celle qui est douce, celle auprès de qui le héros trouve refuge. Elle est propre sur elle. Parfois, elle est aussi la femme dont le héros est fou amoureux (coucou Oedipe).  Dans tous les cas, on la respecte.

À l’inverse, il y a la putain. L’allumeuse. La femme fatale. Le héros n’en tombe pas amoureux. Généralement, il s’en sert pour ses élans hygiéniques et pour passer un moment rigolo avant de retourner jouer les chevaliers servants auprès de la maman. À titre d’exemple, dans les James Bond, c’est toujours celle qui se fait dézinguer à la moitié du film.

Parfois, un personnage parvient à être les deux en même temps. À ce moment-là, on rejoint le point 1 et parfois même le point 2 au passage. Bingo.

Comment faire pour arranger ça ? Évitez ces deux archétypes. Et mettez plus de femmes dans plus de rôles, avec de véritables buts personnels, faîtes surtout qu’elles ne soient pas uniquement au service du héros.

4) Vos personnages féminins sont décrits avant tout par leurs attributs physiques (alors que vos personnages masculins, non), si possibles très sexualisés et pas franchement réalistes. Ça va de « l’adorable moue boudeuse » (non, les femmes ne sont pas sexy quand elles se comportent comme des gosses de quatre ans) aux « longues jambes fuselées », « décolleté pigeonnant », « flamboyante chevelure », etc. Ça donne l’impression qu’une femme est avant tout un corps découpé en tranches et toujours le même, par dessus le marché. On se croirait à la boucherie en train de mater les différents morceaux de viandes d’une même vache.

giphyComment arrêter ça ? Introduisez plutôt votre femme par une action ou un dialogue musclé et restez centré sur cette action. Arrêtez de valider l’apparence de votre personnage féminin par les yeux de votre héros. Ou, si c’est important pour vous, essayez de varier un peu les morphologies.

5) Vous ne passez pas le Bechdel Test.

Dykes_to_Watch_Out_For_(Bechdel_test_origin)Kézako ? Wikipedia est notre ami : « Mis au point par Alison Bechdel en 1985, le test de Bechdel vise a démontrer par l’absurde à quel point certains films, livres et autres oeuvres scénarisées sont centrés sur le genre masculin des personnages. Une œuvre réussit le test si les trois affirmations suivantes sont vraies :

  • l’œuvre a deux femmes identifiables (elles portent un nom) ;
  • elles parlent ensemble ;
  • elles parlent d’autre chose que d’un personnage masculin. »

Même si Hollywood fait aujourd’hui plus souvent passer ses scénarii à travers ce tamis, la grosse majorité des livres et films y échoue encore.

À noter tout de même qu’une oeuvre peut ne pas passer le test de Bechdel sans être sexiste pour autant, si par exemple elle se déroule dans un milieu très masculin, ou très patriarcal, ou est simplement une histoire d’amour où tout le monde parle sans arrêt du sexe opposé… La valeur informative de ce test vient surtout de la quantité d’oeuvres qui ne le passent pas.

6) Vos personnages féminins sont « parfaits », hiératiques, voire flottent au-dessus de la mêlée avec grandeur d’âme et toute-puissance (mais sans jamais intervenir, attention, ça c’est le rôle des hommes). Elles sont douces et hyper pures. Personnellement, j’appelle ça le syndrome Galadriel, qui rejoint vaguement le point 3. Ça donne des personnages insipides, irréalistes et parfaitement chiants. Les femmes sont des êtres humains comme les hommes. Pas des êtres divins pétris de grâce, sans même un bouton sur le nez.

tumblr_mj5rzhoWlm1rxe3vko1_500Et si vous avez une Galadriel toute-puissante mais qui reste au-dehors de la mêlée parce qu’elle ne veut pas tâcher sa belle robe, sachez que vos lectrices auront généralement envie d’éclater la face de cette nouillasse.

Comment corriger ça ? Arrêtez de penser que ça donne de la hauteur à votre récit. Ça gave tout le monde. Même vous, avouez. (Et ce fantasme érotique est nul).

Edit : une collègue me signale que le syndrome Galadriel relève plutôt de la problématique de la « femme forte » qui devient irréaliste (voire psychopathique) parce qu’elle doit porter tout son genre. C’est un aspect très subtil du sexisme qui se veut féministe. Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien. Je pense que le syndrome Galadriel est encore différent, mais « la femme forte » est un aspect intéressant que je n’ai pas traité.

7) Vous slut-shamez comme un goret.

Ne jugez pas une femme sur sa sexualité. Évitez les « filles faciles » (comme par hasard, c’est toujours le cas de la méchante, rarement de la gentille), évitez les jugements vestimentaires. Évitez les « allumeuses », les « salopes ». Évitez. Vraiment.

Le sexe, c’est bien. Ça détend.

8) Vous avez placé une « woman in the fridge ». C’est la spécialité du polar, mais en poussant un peu dans les angles, ça marche aussi en fantasy. (Attention, on parle ici d’un vrai personnage, pas d’un figurant qui servirait juste d’ouverture sur un prologue. Faut pas être plus snob que le roi, non plus).

USA, New York State, New York City, Crime scene barrier tape

C’est le personnage féminin qu’on se trimballe un certain temps et essayant de faire croire à tout le monde qu’il est important dans l’intrigue (sauf que non). Il n’est pas vraiment développé, pas vraiment intéressant, MAIS mignon, fragile et si possible esthétiquement pertinent. Un peu comme un chaton. À un moment, le méchant refroidit cette adorable chose, qui n’aura eu qu’un seul but dans l’histoire : montrer que le méchant est un vrai salaud, cruel et tout. Comment a-t-on pu faire subir un sort aussi atroce à une si tendre créature ?

Comment corriger ça ? Les femmes ne sont pas des petits chatons. Si vous tenez vraiment à en fourrer une dans un coffre avant de la cribler de balles, essayez d’en faire quelque chose avant. De lui donner un objectif. De la personnalité. Sa mort n’en sera que plus tragique et votre bouquin meilleur. Promis.

Je vais m’arrêter là. Ma liste n’est évidemment pas exhaustive. J’ai seulement repris les points qui nous agacent le plus, certains amis lecteurs et moi-même.

Je précise une fois encore que les autrices sont concernées presque autant que les auteurs. Je sais aussi que ce n’est pas facile de déconstruire ce que la société nous a martelé depuis notre enfance, mais s’il vous plait, essayez à défaut de réussir.

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Edit du 30 juillet 2016, 22h45 : on me fait remarquer que je n’ai traité ici que les personnages féminins et pas les personnages masculins, alors que la sur-virilisation de ces derniers est largement aussi sexiste. C’est pas faux, même si je pense que ça fait nettement moins de dégâts. Néanmoins, je préfère préciser (parce que j’en ai marre de le faire dans les commentaires) que je m’attaquerai à cette question à travers le sujet de l’imaginaire érotique que je compte traiter d’ici un mois.

Re-edit : il y a quelques mauvaises langues qui me disent, « eh bien, t’as qu’à le faire, ça ne regarde que toi ». Alors outre qu’entre collègues, on aime partager nos idées, je précise que bien entendu je suis vigilante sur ces questions dans mes propres écrits. D’autre part, je dirige une collection de fantasy, Bad Wolf,  dépourvue de sexisme autant que faire se peut. Et c’est après avoir retoqué ou fait corriger plusieurs manuscrits à des auteurs qu’à la demande de ces derniers j’ai écrit ce petit guide.

Enfin, tous ces points sont contournables de diverses façons (et plus encore si vous tournez le sexisme en dérision), mais avant de briser les règles (qui sont faites pour ça), c’est quand même mieux d’y avoir réfléchi.

208 Comments

  1. Personnellement, je trouve que Galadriel est un mauvais exemple pour illustrer le « Syndrôme de la Femme Forte ».

    Si je comprends bien, le problème survient quand décrire un personnage féminin comme badass ou physiquement puissant peut être un acte de bonne volonté de la part de l’auteur, mais que le personnage tombe totalement à plat faute d’une caractérisation plus réaliste, subtile, ou intéressante. Je ne pense pas que Galadriel tombe dans cette catégorie.

    Certes :
    – elle est extrêmement puissante,
    – on sait peut d’autres choses à son sujet (du moins dans le film, mais c’est ce que la plupart des gens ont en tête).
    En même temps, c’est un personnage très secondaire. Elle a une scène de quelques minutes dans « La Communauté », qui ne permet pas de la développer outre mesure, et n’appelle pas d’ailleurs un traitement plus approfondi du personnage. Ce manque de caractérisation serait beaucoup plus gênant si Galadriel était un membre permanent de la communauté de l’anneau.

    A titre de comparaison, dans la saga Harry Potter, on sait très peu de choses sur Hermione Granger, si l’on met en relation ces informations avec l’importance supposée du personnage et le temps d’écran qui lui est alloué. (Hermione est bonne en classe, éprise de justice sociale, et… ses parents sont dentistes. C’est à peu près tout.)

    Revenons au Seigneur des Anneaux . Contrairement à Eowyn et Arwen qui ont des arcs narratifs, Galadriel est purement un personnage fonction. (Et je n’ai rien contre ça. Il en faut.) Elle existe pour :
    – fournir aux héros des objets qui les aideront dans leur quête,
    – illustrer pourquoi c’est Frodon qui doit porter l’anneau et pas littéralement n’importe qui d’autre qui serait plus puissant.

    Quand les personnages arrivent dans la forêt de Lothlorien (où vit Galadriel), on sait en théorie que l’anneau corrompt son porteur, et que cela se produit d’autant plus rapidement que le porteur est puissant. Mais il est toujours mieux de le voir que de le dire. Durant sa conversation avec Frodon autour du bassin, Galadriel est en quelques minutes sur le point de devenir maléfique. Elle se reprend juste à temps, et sagement, choisit de rendre l’anneau à Frodon. Puis, ayant rempli sa fonction, elle s’efface du récit. Cela me parait cohérent.

    Le Seigneur des Anneaux (livre ou film), n’est pas un univers parfait du point de vue féministe. Le manque de personnages féminins dans un univers pourtant extrêmement foisonnant est son défaut le plus frappant à ce sujet. Pour autant je trouve injuste de faire de la pauvre Galadriel un symbole de ce qui peut aller mal en littérature alors que, de mon point de vue, une analyse rapide de la structure de ce personnage me parait contredire le prémisse du « Syndrome de Galadriel ».

    Merci pour cette article qui est tout de même un coup de main à donner aux féministes (très) débutants.

    1. 1) Je n’ai jamais aimé Gide. C’est quand même l’auteur le plus chiant du XXe.
      2) C’est extrêmement simple de sortir n’importe quelle citation d’un chapeau et de la poser en vérité absolue. Quand on prend la peine de réfléchir un peu, on la voit alors pour ce qu’elle est : un bon mot qui mérite à peine un sourire.

  2. > Edit du 30 juillet 2016, 22h45 : on me fait remarquer que je n’ai traité ici que les personnages féminins et pas les personnages masculins, alors que la sur-virilisation de ces derniers est largement aussi sexiste. C’est pas faux, même si je pense que ça fait nettement moins de dégâts.

    Ça se discute fortement.

    Voir les conséquences notamment sur la route ou les « banlieues » (pas Versailles… quoi que).

    1. Bien vu, mais les premières victimes (je parle en morts, pas en échec de vie, attention), restent quand même en majorité des femmes.
      Bon, n’importe comment, je vais l’écrire cet article ! Promis !

  3. […] Il est vrai que les psychologues se nourrissent d’archétypes posant des problèmes existentiels, et qu’ils ont souvent recours aux séries TV des anciens grecs, pardon, aux récits mythologiques des anciens grecs (avec leurs héros Oedipe, Narcisse, Antigone…), mythes répétés durant des siècles et qui nous paraissent poser des problèmes existentiels immortels. J’ai toujours pensé qu’ils avaient une autre valeur que les constructions d’un auteur moderne et plus encore d’une équipe de cinéma ou de rédaction, qui subit un formatage et des contraintes « commerciales ». On en trouvera un exemple (bien qu’il soit plutôt positif) ici. […]

  4. […] Sexisme & Arts. Quelques mecsplications. Le "mescplication", charmante traduction de l'anglais "mansplaining" proposée par @celinelt, fait débat sur la toile. Ca a commencé par une discussion sur Twitter qui a donné lieu à un billet sur le (très bon) blog Ça fait genre. Le "male gaze" (regard masculin) Guide à l’usage des auteurs qui écrivent des livres sexistes (mais qui font pas exprès) | Page …. […]

  5. tu confonds james bond et le prince malko lave son linge s.a.s le gerard de villiers pas philippe le puy du fou
    avec chaque fois qu il se tape une bombasse elle finie par y passer quelques pages plus loin genre torturé par un barbu islamo gauchiste 🙂

  6. Chouette article.
    Je regrette juste que vous n’évoquiez pas, surtout que vous connaissez bien le monde de la bd, ces éternelles figures de jeunes-filles formatées semi-anorexiques et faux seins aussi caricaturales dans leur genre que le sont dans le leur les jeunes-hommes musclés et de plus en plus semi-anorexiques également.

      1. Je ne sais pas si il est pertinent de parler de  » jeunes filles semi anorexique avec de faux seins  »
        Parler « d’anorexie » dans la plus grande des tranquillité pour parler d’une fille mince me met très mal à l’aise et me semble juste d’autant + sexiste et méprisant envers les personnes malades

  7. […] Guide à l’usage des auteurs qui écrivent des livres sexistes (mais qui font pas exprès) | Page …. Je viens de finir un bouquin sexiste. J’en ai parlé avec l’auteur (c’est un copain très sympa), il a été tout surpris. Pourtant, après discussion, il est tombé d’accord avec moi : oui, c’est vrai, son bouquin est sexiste. Pas méchamment macho, pas violemment misogyne, non. Juste emprunt d’un sexisme ordinaire, qui se traduit dans son livre à la façon d’une loupe qui amplifierait les tares de notre société. « Purée, j’avais pas fait gaffe, si seulement j’aurais su ! » qu’il me sort. Comme ce n’est pas la première fois que j’entends ça, j’ai tenté de rédiger un petit guide pour mes collègues auteurs/trices qui NE VEULENT PAS être sexistes, mais ignorent comment éviter les pièges. […]

  8. Un très bon article, très intéressant !

    J’avais déjà lu il y a peu un article sur le fameux « syndrome de la « Shtroumpfette » qui m’avait bien ouvert les yeux lol et depuis, je remarque que ce mal est présent dans bon nombre d’oeuvres et c’est vraiment dommage. Moi-même, en tant qu’auteur j’utilisais ces « règles » sans forcément m’en rendre compte… Alors merci pour ce petit guide.

    PS : Je suis aussi d’accord que le sexisme est également présent avec la gent masculine, sur-virilisation, mais aussi salaud (à non, c’est vrai, pour les hommes on dit Don Juan…) qui couche à droite à gauche et fait souffrir toutes les filles, menteur et infidèle… Tous les hommes ne sont pas comme ça, heureusement ^^

  9. Bonjour,
    Je ne suis pas un auteur mais un passionné de lecture, occupation qui me prend environ 2-3h par jour. J’ai aimé votre texte car je m’interroge souvent sur comment je lis et ce que je lis. J’en suis venu au constat que je n’arrive pas à lire un livre avec une part importante de personnage féminin. Si le personnage principal est une héroïne c’est quasiment impossible pour moi. Je pense (j’espère !) que vous écrivez pour votre plaisir, cependant il est vrai qu’en cherchant à être publié et lu on s’attaquera à un public plus ou moins précis. Si vous voulez me toucher (jeune ingé lecteur de SF et heroic), c’est triste à dire mais il faut m’amener une bonne dose de virilité badass à laquelle je puisse m’identifier et pas trop de péronnelles. Pour prendre un exemple concret, j’aime les passages de la saga du Sorceleur traitant de Geralt, beaucoup moins ceux qui traitent de Ciri… A l’avenir, j’essaierai de faire attention si je n’apprécie pas les personnages féminin justement parce qu’ils sont trop clichés…
    Je voulais également amener une réflexion sur le fait que vous dites que les hommes ne souffrent pas du sexisme. Je vous avoue ne pas du tout avoir apprécié votre commentaire. De part ma formation agricole, on est plutôt amené à reconnaitre les différences mâle/femelle et à utiliser les atouts de chacun. L’agriculture en général est donc sexiste à l’extrême : on tue les femelles volailles car elles produisent moins, les taureau ne sont la que pour la reproduction etc… Lors de ma formation j’ai travaillé avec de nombreux agriculteurs, vous pouvez vous imaginer leur vision de la femme. Le machisme y est choquant et trèèèès ancrés. Deux exemples : lors des moissons les femmes servent les hommes puis mangent sur une table plus basse, avec les enfants; une fille plus compétente que moi n’a jamais conduit le tracteur alors que j’ai eu les clef dès le premier jour. Cependant ces agriculteurs hyper virils souffrent énormément de la solitude et ne peuvent pas la combattre puisque parler,sortir, danser, s’amuser, se faire beau pour le conjoint (etc…) c’est féminin. Et on le voit dans l’Amour est dans le près : ils sont malheureux et incapable de communiquer. Ne sous estimez pas leur détresse… Et je ne vous parle même pas des homosexuels refoulés. J’ai aussi eu l’occasion de vivre en Amérique du Sud, et croyez moi, quand on vous dit « gringo » c’est bien du racisme anti-blanc… Attention, notre société dans laquelle principalement la femme souffre n’est pas le monde entier. De base, généraliser sa perception au monde entier est au mieux très imparfait. Vous n’êtes pas obligé de répondre à cette partie du commentaire car je n’ai jamais rien lu sur le féminisme et pas consulté les site que vous nous conseillez. Donc ça manque de réflexion, ce sont juste des éléments à chaud…

    Bien cordialement, et merci pour cet article

    Paul Barrieu

    1. Bonjour Paul,
      Alors tout d’abord pour les livres… Peut-être n’avez-vous simplement pas lu les bons, en effet, comme vous le suggérez ? En général, Terry Pratchett fait vraiment l’unanimité avec tous ses personnages… Si vous ne connaissez pas le Disque-Monde, je vous conseille de l’aborder par Mortimer. Les tous premiers ne sont quand même pas les plus aboutis et peuvent rebuter… Histoire de faire la pub du label Bad Wolf, je vous recommanderai aussi Anasterry d’Isabelle Bauthian qui parait le 18 août (les personnages principaux sont des hommes, mais les femmes y sont traitées d’une façon remarquablement intelligente) et dans une fibre beaucoup plus drôle, Le Souper des Maléfices de Christophe Arleston qui paraît le 7 octobre. De mon côté, je suis assez fière de mes personnages féminins qui sont « bien badass » comme vous dîtes dans Les Poisons de Katharz, mais je ne connais pas assez vos habitudes de lecture pour vous le recommander chaudement.
      Ensuite, vous avez involontairement détourné mes propos. Je n’ai pas dit que les hommes ne souffraient pas du sexisme, mais que le sexisme anti-homme n’existait pas. Et vous m’en donnez la preuve : dans tous les exemples que vous citez, les hommes souffrent… des conséquences du sexisme mis en place par le patriarcat. Comme les femmes. Mais chez eux, ça fait moins de morts. Je m’explique un peu mieux : les souffrances des hommes que vous décrivez ne découlent que des souffrances des femmes, dans la mesure où tout ce qui est féminin est négatif, ils ne veulent pas y être associés. Les féministes se sont beaucoup penchées aussi sur la question de l’homophobie. Elles ont déterminé qu’elle se développait probablement autant parce que certains hommes ne veulent pas être traités de la façon dont eux-mêmes traitent les femmes. (Bon, là, j’avoue que je n’ai fait qu’effleurer le sujet, mais il y a plein d’articles qui en traitent, si vous êtes curieux).
      Et quand on vous dit « gringo », ce n’est pas du racisme anti-blanc. Une fois encore, vous subissez une insulte, pas une oppression générale. Concrètement, je pense que ça s’appelle plutôt du gaslighting, même si je ne vais pas trop m’avancer, je connais trop mal l’Amérique du Sud.
      J’espère que vous irez voir les articles mis en lien,
      Cordialement,

      1. En effet j’ai lu divers articles sur le féminisme et j’ai découvert la notion de patriarcat après avoir écrit mon commentaire (insomnie quand tu nous tiens). Ça fait un peu court pour être convaincu et je suis loin d’être d’accord avec tout. J’aime la féminité en tant que t’elle : une jolie fille, un bon repas, une bière en rentrant, avoir le sentiment de protéger sa conjointe… (je suis conscient de mon côté machiste). Je suis cependant surpris que ces notions ne soient jamais abordés à l’école. Attendre 27ans pour découvrir ça par hasard alors que j’ai fait de longues études, je me dis qu’il y a quelque chose qui cloche.
        J’adore Terry Pratchett en général, les anales du Disque Monde sont un délice (j’ai du lire 80% de ses livres). J’ai lu récemment ceux qui se réfèrent à une jeune sorcière et j’ai apprécié. J’essaierai les livres que vous avez conseillé, vous avez raison de faire votre pub. C’est fort probable que ça soit le coté nunuche que je déteste. J’aime bien Brienne de Thorn par exemple, bien plus que Sansa… Plus j’y réfléchis, plus je me dis que vous avez raison. Ça va me demander deux trois mois de travail sur moi même et d’analyse mais je vous remercie d’avoir su initier cette démarche chez moi.
        Pour ce qui est du racisme, j’ai vécu un peu au Cambodge (Asie du sud est) où au contraire il y a du racisme positif et c’est aussi très désagréable. En tant que blanc tu as une position sociale plus élevé que n’importe qui sans avoir rien fait. Je vous assure qu’en Bolivie il y a un fort racisme anti américain et qu’ils font souvent le raccourcis blanc = EU. On peut refuser de te servir parce que tu es blanc par exemple.
        Pour finir, sur le côté animal qui a été abordé dans d’autres commentaires (et là encore, j’ai rien lu et c’est à chaud), en tant que personne travaillant avec les animaux, je suis toujours déçu par leur traitement dans les livres. Anthropomorphisme, animaux idéalisés, chasse et pêche facile, comportement très incohérent. Le pire c’est le personnage lambda qui se promène dans la forêt et qui croise mille bestioles cools, mais pas un moustique qui donne le palu… Et c’est valable pour faune et flore. Ou encore : partir du fait que les animaux ont une conscience morale naturelle (protection des petits, défense de la nature etc…). Alors qu’en réalité, ça arrive qu’un mouton tue un autre en l’empêchant de s’abreuver car ils ne s’aiment pas. Les canards mangent les souris qui passent. Si vous avez un groupe de poulet d’une couleur, ils tueront le seul différent en le piquant tous les jours. Les carnassiers aiment jouer avec leurs proies…On dirait que les auteurs n’ont jamais mis un pied en dehors de la ville.

        Encore une fois, merci.

        J’essaierai de lire un de vos livre dans la semaine.

        Paul Barrieu

        1. ça me fait plaisir de lire tout ça…
          Pour les livres, j’ai envie de vous en conseiller plein, mais j’ai peur de taper à côté.
          Si vous voulez lire Anasterry d’Isabelle Bauthian, il faudra cependant être un peu patient. Il parait le 18 aout. Et les autres paraitront le 7 octobre.
          Anasterry

        2. Je vous conseille également la tétralogie du livre de Cendres, avec une héroïne capitaine d’une troupe de mercenaire qui est badass mais sans basculer dans le cliché. Qui est au final, juste humaine.

  10. […] Mais tous ne l’entendent pas ainsi (ce serait surprenant lorsqu’on parle de sexisme…), et un article commente : Le message est certes à prendre au second degré. Du second degré, vraiment ? Pourtant, si on comprend le message de ces affiches au second degré, cela signifie que le message que les publicitaires cherchent à communiquer est en réalité l’inverse de ce qui est écrit, ce qui donne : nos prix ne sont pas attractifs et notre équipage non plus. Audie n'est PAS anti-voile. Guide à l’usage des auteurs qui écrivent des livres sexistes (mais qui font pas exprès) | Page …. […]

  11. La censure égalitariste bien-pensante dans toute sa splendeur. Je n’aimerais pas faire partie des auteurs qui vous côtoient et ont du subir le tamis de votre féminisme absurde. Un livre, un film, sont des oeuvres de FICTION, qui n’ont par conséquent pas pour vocation d’etre le reflet de la réalité. Les personnages qui y sont traités sont des êtres issus de l’imaginaire de l’auteur, de son univers personnel. S’il décide de placer 90% d’hommes, ou 90% de femmes dans son histoire c’est SON choix, que vous l’appréciez ou non. Je vais vous dire: je n’aime pas Luc Besson précisément pour les raisons que vous avez évoquées. Ces personnages féminins sont ultra cliché et redondants ( ceux masculins aussi par ailleurs) MAIS je lui reconnais le droit de faire ses films comme il l’entend et si ca ne me plait je ne regarde pas. Se poser en juge des Arts qui autorise ou non des publications selon la conformité a sa propre idéologie, voilà bien ce que vous semblez faire et vous vous en félicitez. En suivant cette logique on devrait donc également appliquer des quotas d ethnicité, d’âge, de statut social, de religion, de conviction politique, on peut aller loin comme ça. C’est ce qui a amené notamment Hollywood a ne choisir plus que des acteurs noirs pour les commissaires de police afin de ne pas les montrer en position de subalterne d’un acteur blanc. A quoi aboutit cette démarche au final: un clip des « enfoirés » ou on montre scrupuleusement chaque minorité chanter tour a tour un refrain insipide, une pub coca cola qui nous encourage a tous nous regrouper autour du dénominateur commun football, sur fond de world music? C’est au contraire celà qui tue la culture. Si j’écris une histoire sur le front de la guerre des tranchées, vous allez m’obliger à placer des femmes soldats? ou des asiatiques pour respecter les quotas?Ou vous m’interdirez de décrire par le regard masculin et subjectif du soldat blessé, l’infirmière qui lui sauve la vie comme un ange? La vie et l’art sont 2 choses bien différentes. Et quand on essaie d’imposer des règles à l’imaginaire, on creuse sa tombe.

    1. C’est marrant, personnellement je ne me suis pas du tout senti obligé par l’article à suivre les règles qui étaient, pour moi, simplement proposées (et pourtant je suis auteur et je suis un homme). Pourriez-vous m’éclairer en quoi vous pensez, à la lecture du texte, que l’auteure de l’article impose (je dis bien impose) une idéologie quelconque aux autres auteurs ? Pour moi le propos de ce texte ne se situe pas dans le fait de forcer à écrire en incluant systématiquement une égalité « bien-pensante » de tel ou tel type de personnages mais bien de donner des conseils sur le traitement des personnages que l’auteur aura lui-même choisi. Après, libre à vous de fonctionner comme vous l’entendez, mademoiselle Alwett n’est pas derrière le ficus de votre salon à espionner les écrivains. Quelqu’un écrit une histoire dont les personnages sont pratiquement tous des hommes ou des femmes ? Fort bien, tant que ceux-ci ne sont pas sous-exploités, sous-évalués ou victimes de clichés (surtout sans l’avoir fait exprès), je crois que c’est tout ce qu’il y a à comprendre dans ce texte.

      Le sexisme, que vous le vouliez ou non, est un véritable problème auquel ont à faire face près de la moitié de la population de cette planète, il est donc nécessaire d’en parler et d’agir là-dessus puisque cette part de la population est dévalorisée (le plus souvent très innocemment). Seulement, là où je ne vous rejoint pas du tout et que votre argumentaire n’a pour moi aucun sens, c’est quand vous dites que la fiction n’a pas pour vocation d’être le reflet de la réalité. Je pense au contraire que la fiction n’est que reflet de la réalité, la réalité de son auteur. Aussi absurde que puisse paraître un univers personnel, il ne peut exister sans les croyances personnelles et l’habitus social de celui qui le crée, c’est impossible. Création et personnalité sont intrinsèquement liés et donc fondamentalement indissociables, quel que soit le médium artistique utilisé. C’est justement pour cette raison que nous nous retrouvons avec des histoires employés les clichés débiles et les lieux communs raciste/sexistes que vous dénoncez vous-même dans votre commentaire : parce que c’est la vision que leurs auteurs ont de la réalité. Cet article ne pas de censurer les clichés mais bien de les faire évoluer afin qu’ils finissent par refléter une réalité plus juste envers chaque part de la population. Traitons nos personnages comme nous aimerions être traités nous-mêmes : avec respect.

      Mais à la lumière de tous vos arguments, vous m’avez comprendre une chose. Je crois que le plus gros obstacle à une égalité de traitement entre les hommes et les femmes (que ce soit dans la réalité ou dans la fiction), c’est qu’au lieu de voir le féminisme comme un appel à l’aide de millions d’individus qui en ont marre d’être persécutés (oui, à l’échelle globale, c’est une véritable persécution), le monde a fini par penser qu’il s’agissait d’une idéologie (comme vous-même semblez le croire).

      1. « Pourriez-vous m’éclairer en quoi vous pensez, à la lecture du texte, que l’auteure de l’article impose (je dis bien impose) une idéologie quelconque aux autres auteurs ? »

        Je pense que vous n’avez pas lu l’article dans son entiereté si vous posez la question , ce sont les propos de son auteur: « D’autre part, je dirige une collection de fantasy, Bad Wolf, dépourvue de sexisme autant que faire se peut. Et c’est après avoir retoqué ou fait corriger plusieurs manuscrits à des auteurs qu’à la demande de ces derniers j’ai écrit ce petit guide. »

        Croyez que je ne sois pas conscient d’une forme de sexisme dans notre société (sexisme existant dans les 2 sens par ailleurs)? Bien sur que oui. J’ai une femme, une soeur, une mère, des amies, et je vois bien a quelle forme de traitement elles parfois affaire notamment dans leur vie professionnelles. Traitement qui ne relève d’ailleurs pas que du fait de leur sexe mais souvent plus de positions hiérarchiques et de problèmes humains. Elles sont bien souvent également les victimes d’autres femmes.
        Ceci étant on parle là de monde réel, non fictif. Un roman , ce n’est ni un essai, ni un pamphlet, ni un documentaire, ni une tribune politique. Ca n’a pas pour vocation, je le maintiens, de régler des problèmes sociétaux. Juste divertir, faire passer des émotions, raconter une histoire dans un monde diégétique, propre à l’oeuvre.

        Quant à l’aspect idéologique, je pense que vous ne m’avez pas compris. On peut faire de toute idée ou opinion une idéologie, à partir du moment ou on décide d’appliquer cette idée de façon aveugle et indistincte. Comme le dit l’adage, si vous possédez un marteau, vous aurez tendance à voir tous les problèmes comme un clou. Mais on peut avoir des convictions et faire preuve de discernement. Considérer qu’une chose n’est pertinente que dans son champ d’application.
        On ne va pas censurer Dune sous prétexte que l’histoire n’est pas conforme a notre connaissance des lois de la physique? Et si un personnage féminin ou masculin est écrit à la truelle, et bien c’est le choix et la liberté de son auteur. Ce qui ne vous plaira pas plaira peut etre a plein de lecteurs, il n’ y a pas lieu d’interférer dans le processus créatif et les choix d’un livre. Le verdict, c’est au public et seulement au public qu’il appartient.

        1. Aha c’est très facile de penser comme ça. Je lis beaucoup de fantasy et malheureusement de nombreux livres mettent en scène uniquement des hommes (ou très majoritairement des hommes), et utilisent des clichés (la femme magicienne guérisseuse, l’homme magicien avec ses boules de feu pour schématiser)
          Alors c’est bien beau de dire que le public a la liberté de valider ou d’invalider un livre, mais le public lit ce qui est sur le marché. Et malgré ma grande expérience dans ce style de littérature, je soupire de lire voir que la plupart des très bons livres en fantasy comportent encore de nombreux clichés. En raisonnant en pourcentages, l’écart est considérable.

          De plus, la fantasy, me semble un très bon genre pour imaginer le monde différemment, et donner une autre place à la femme.

    2. Hum… La lecture en travers, à la va-vite, en ne lisant que ce qu’on avait décidé qu’on allait trouvé dans l’article, dans toute sa splendeur. Un bel exemple de ces merveilleux auteurs qui défendent corps et âme leur tant-aimée liberté d’expression. Et qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez (qui doit être bien court au demeurant…). Alors, pour répondre rapidement à votre diatribe insipide, oui, effectivement, un roman est une œuvre de fiction, et oui, c’est le choix de l’auteur de mettre tel ou tel type (et pourcentage) de personnage. Ça n’enlève absolument rien au caractère sexiste de ces choix. L’article n’empêche pas les auteurs de mettre les personnages qu’ils veulent dans leurs œuvres, il énonce seulement des conseils pour ceux qui veulent éviter de tomber dans le sexisme ordinaire. Libre à vous de ne pas les suivre et d’aller voir ailleurs, mais ne venez pas nous emm***er avec vos pseudos états d’âme, en fait on s’en fout. Ecrivez ce que vous vous voulez, vous trouverez probablement un lectorat quand même, et libre à vous de préférer rester dans votre ignorance crasse et de perdre ainsi d’autres lecteurs/trices. Mais épargnez-nous vos arguments creux et complètement à côté de la plaque, d’autant plus qu’ils sont clairement démontables rien qu’en relisant l’article correctement. Pour en reprendre un, le dernier, Mme Alwett dit elle-même qu’une œuvre qui contient 90% d’hommes n’est pas forcément sexiste, par ex. si elle se passe dans un milieu professionnel très majoritairement masculin, ce qui est tout à fait le cas lorsque vous parlez d’écrire une œuvre sur les soldats dans les tranchées. C’était pas bien compliqué; il suffisait de lire en fait pour avoir la réponse à votre question…
      Et non, on ne devrait peut-être pas imposer des quotas, en fait idéalement ça devrait se faire tout seul, sans avoir besoin d’imposer quoi que ce soit. Mais ça n’est malheureusement pas le cas.
      Quant au fait de s’ériger « en juge des Arts qui autorise ou non des publications selon la conformité a sa propre idéologie », il se trouve que c’est exactement le rôle d’un(e) éditeur/trice ou d’un(e) directeur/trice de collection, ce qui est tout à fait le cas de Mme Alwett. Oui, une directrice de collection doit établir des critères et les respecter dans le choix des œuvres qui sont publiées, c’est comme ça qu’on fidélise un lectorat. Si ces critères ne vous conviennent pas, vous n’avez qu’à trouver un autre éditeur, je vous rassure tout de suite, la plupart d’entre eux se fichent de ces critères-là comme de leur première chemise, vous devriez trouver sans problème.
      Enfin, pour finir, je diras qu’avant d’écrire de grands discours, ça serait peut-être pas mal d’apprendre à lire. Mais apparemment ça devient très difficile à certains hommes quand on aborde le sujet du féminisme, à croire que c’est un sujet qui rend aveugle…

      1. Je n’ai pas besoin de votre validation au sujet de mes arguments, je vous remercie. Vous m’attaquez ad hominem ce qui en dit long sur votre façon de débattre, mais je ne rentrerai pas dans cette logique, quitte à vous décevoir.
        Désolé donc de venir vous emm**der comme vous dites, avec mes « états d’ame ». Je me permets de vous signaler que ceci est un blog ouvert au public, et qui s’expose donc par principe aux réactions et éventuellement aux critiques. Ou alors il faut rajouter quelque part un bandeau « contradicteurs s’abstenir de commenter merci », ce sera plus clair.
        Je vous signale également que si j’ai pris la peine de réagir, c’est parce que de plus en plus de publications comme celles ci atterrissent dans mon fil d’actualités d’une façon ou d’une autre, ce qui me place davantage dans la position de « l’emm**dé » que vous.
        Vous pouvez m’invectiver, me traiter d’illettré, d’abruti, de sexiste si ca vous chante, je vous laisse à votre hystérie. Si ca vous arrange de penser que je suis un affreux mysogine , libre a vous, vous avez juste loupé tout mon propos. Je vais vous le résumer de façon plus simple, meme si je doute que ca portera ses fruits: je suis contre toute forme de communautarisme, qu’elle soit religieuse, ethnique, sociale ou de genre . A partir du moment où on sectionne le combat égalitaire par tranche de société ca n’a plus de sens. Et je suis également contre toute forme de controle des arts, par qui que ce soit, et qu’elle qu’en soit la raison, à la condition sine qua non qu’on reste dans le domaine de la FICTION (ce qui exclurait pour prendre un exemple d’exécuter vraiment sur scene un comédien qui jouerait un condamné à mort).
        Voilà pourquoi, contrairement à vous, j’estime qu’il n’est pas dans le rôle d’un directeur de publications d’imposer ses convictions à un auteur. Donner des conseils si celui-ci en fait la demande, pourquoi pas, mais ordonner des modifications , dénaturer, censurer selon un « modèle », voilà exactement ce qu’on a fait aux cinéastes et écrivains soviétiques à l’époque stalinienne. Il y a un gouffre entre le conseil et l’ordre.
        Et je vous rassure, je n’ai pas besoin de trouver d’éditeur, car on ne vend pas de scenarii à la FNAC. Mon soucis n’est donc pas de gagner/perdre/fidéliser des lecteurs par conséquent vos petites pics sur le sujet tombent complètement à coté. Et ne vous en faites, je ne comptais pas m’infliger la collection fantasy de mme Awlett, je suis plus Dostoievski qu’Harry Potter voyez vous…

        1. Alors, je vais faire une seule réponse pour vos deux posts.
          Tout d’abord, apprenez qu’en tant que directrice de collection, c’est mon métier d’avoir une vision éditoriale. C’est à ça que je suis payée, si vous préférez. C’est ce qui va attirer certains auteurs avec lesquels j’aurais envie de travailler, ou le contraire, ce qui convient à tout le monde.
          Je n’impose rien à personne. Les auteurs qui veulent écrire des bouquins sexistes, racistes, pédophiles ou ce qu’ils veulent peuvent tout à fait le faire ailleurs s’ils le souhaitent. Il y a quelques maisons qui ne sont pas trop regardantes.
          Moi, je fixe une ligne éditoriale et j’informe mes auteurs et les lecteurs de ce qu’il en est. S’il y a des corrections, les auteurs les font d’eux-mêmes. Je ne réécris pas leur bouquin (outre le fait que c’est illégal sur le plan du droit moral, je n’ai pas franchement que ça à faire) En général, les auteurs sont très contents qu’on leur fournisse de nouveaux axes de réflexion qui leur permettent de progresser (je dis « en général », mais je n’ai jamais eu d’exemple contraire). Car oui, les auteurs sont en grande majorité des gens intelligents.
          Enfin, pour rebondir sur l’ouverture de ce blog « qui s’expose donc par principe aux réactions et éventuellement aux critiques ». Ha ha ! Non. Vos posts sont publiés uniquement parce que je les tolère. Oui, ce blog, c’est chez moi. Non, on n’est pas sur la page Le Plus du Nouvel Obs. Donc, j’y fais ce que je veux. Si j’accepte de publier vos propos, c’est parce qu’ils me sont d’une certaine manière utiles. En effet, plusieurs collègues, un peu sceptiques sur les combats féministes (car les pensant dépassés), sont venus me voir après les avoir lus et m’ont dit : « comme quoi, tu as bien raison, il reste encore beaucoup de travail à faire… ».
          Juste un truc quand même, quand vous taxez une commentatrice d’hystérie, là c’est passer les bornes, car oui, c’est misogyne. La prochaine fois, votre post ira à la poubelle.
          A bon entendeur.

        2. J’adore ! Non seulement, vous attaquez la crédibilité des gens (pas leurs arguments hein, juste leur crédibilité, c’est exactement la stratégie oratoire des Trump, Staline etc, et on a vu et on voit encore ce que ça donne), vous usez de formulations hyper agressives pour des faux arguments (avec exemples radicaux à la clé, ce qui n’est que très rarement voire jamais une bonne façon de raisonner) mais en plus vous vous croyez être la victime dans l’histoire parce que les gens vous répondent négativement et en masse ? Non mais là, le plus gros problème, ce n’est plus seulement votre argumentaire infondé et extrême, c’est que vous êtes complètement à côté de la plaque monsieur. Si les gens qui répondent vous taclent dans 99% des cas, c’est que c’est votre raisonnement le problème, pas ceux qui vous critiquent. Un enfant comprendrait ça.

    3. Waouh. Voilà un commentaire qui voudrait plus faire la peau au politiquement correct qu’au fond du problème… On en a un paquet en France ces temps ci, Zemmour, Houellebecq… Belle manière d’éviter le débat, d’affirmer que Besson a le droit de faire de la merde. La liberté d’entreprendre ne saurait supporter une quelconque éthique ( et donc critique) si je vous suis. Ben non, la phrase de Rivette « un Travelling est affaire de morale », fait toujours sens. Car la seule question qui vaille et qui est notamment abordée de mille manière par la FICTION est : de quel monde voulons nous?

  12. Rien de bien original, mais quelques évidences qui méritent d’être rappelées… Jusqu’au « garanti sans sexisme » final.

    Ben voyons. Le sexisme, c’est les autres, c’est bien connu.

    1. Oui, vous avez raison, j’ai peut-être eu la main lourde sur le « garanti sans sexisme », c’est une formule un peu facile. Je vais la corriger de ce pas !

  13. Je n’ai pas lu les commentaires donc j’espère ne pas faire doublon, mais, j’ajouterais :

    – Vos personnages féminins sont traités plus durement que vos personnages masculins pour le même comportement/les mêmes travers. Si c’est une connasse parce qu’elle cherche à se venger alors que l’homme, lui, c’est bien normal, même si un peu moralement bof, y’a un souci.

    Mais c’est un petit détail et la majorité du problème a déjà été totalement traité ! Merci, d’ailleurs, pour ça ! <3

  14. Mais, mais, mais… ! Cet article est tellement génial. Merci. C’est souvent que j’ai envie de re-re-re-dire la même chose dans certaines de mes chroniques, notamment en policier et en SFFF : c’est sexiste. C’est un point parmi d’autres et souvent ce n’est pas central, mais c’est juste gratis, au passage, et, vraiment, on sent que ce n’est pas exprès. Mais qu’est-ce que c’est usant (et insultant).
    Sauf qu’on ne va pas en parler à chaque fois parce que c’est aussi usant (pour soi et les lecteurs). Donc je me contente souvent de mentionner quel tel ou tel aspect m’a agacée car sexiste, sans développer, parce qu’ *en plus* ce n’est pas un défaut majeur, effectivement, ni dans le roman ni dans le ressenti que j’en ai.
    MAIS c’est si fréquent. Et si dommage.
    Ce n’est pas facile à voir et à corriger, c’est une imprégnation, et je trouve que ton article est vraiment du tonnerre : transparent, drôle, informatif. Bref, fun et brillant.
    Merci 🙂

  15. Wow, ce truc m’a fait grandir.
    Ça reflète plus que ce qu’on voit dans les livres. Les livres sont un miroir de la société. C’est une évidence simple et très efficace qu’on est encore loin de l’égalité dans la société.
    Bravo

  16. Salut

    De plus en plus de gens partage des articles qui parle de sexisme sur Facebook, il y a en effet pas mal de chose a dire, et on est face a un problème qui est bien réel dans pas mal de société. Ceci étant dit, j’ai vraiment du mal avec le féminisme en général…

    Beaucoup d’œuvre peuvent être critiquer parce qu’elle contiennent toujours les même archétype de personnage redondant, la femme fragile un peu neuneu qui est juste la pour être jolie et faire valoir le héros, ouais c’est lourdingue, vu et revu je suis le premier a être agacé par ces clichés facile lorsque j’en remarque un dans un film/livre/jeux vidéos

    Par contre la ou je trouve que vous allez trop loin c’est lorsque vous parler de règles a suivre pour écrire un bouquin, et vous vous placez dans la position d’un véritable censeur en fesant cela, expliquant au auteur ce qu’ils doivent et ne doivent pas créer.Je comprend votre frustration quand a la redondance de certain cliches , vous avez raison de critiquer certaines œuvres en particulier mais ne faite pas de la critique généraliser ! Lorsque j’écris une histoire je ne veut pas avoir a réfléchir si mes personnages sont assez balancer pour faire plaisir a tout les groupe ethnique et social, je me fou du fait qu’il y est trop ou pas assez de personnage féminin dans mon histoire, ce qui compte c’est qu’ils soient intéressant !

    Certaine œuvre son critiquer pour le simple fait qu’elle ne contiennent aucun personnage féminin, et je trouve ça absurde, a partir du moment ou c’est cohérent pour l’histoire de l’auteur et c’est l’univers qu’il a voulut créer je ne vois pas en quoi cela importe. Étant blanc et hétérosexuel je m’en ficherais que tout les personnages d’une œuvre soient des homosexuel thaïlandais, a partir du moment ou je trouve que ceux si sont intéressant ( Ho contraire ça serait rafraîchissant :p ).

    Parmi mes personnage favoris, il y a pas mal de femme qui botte des culs,j’aime ces personnage non pas pour leur sexe mais parce qu’ils donne du sens et de la substance a leur œuvre.

    Bonne journée !

    1. Bonjour, si vous ne voulez pas avoir à réfléchir quand vous écrivez, ce blog n’est en effet pas pour vous.
      Cf, le titre. Vous n’êtes pas concerné !
      Je vous ferai juste remarquer qu’en tant qu’homme blanc hétéro cisgenre, vous appartenez à un groupe qui oppresse pas mal de monde. Peut-être vous sentiriez-vous plus concerné si votre catégorie était complètement invisibilisée dans la culture.
      Vous écrivez d’ailleurs : « je m’en ficherais que tout les personnages d’une œuvre soient des homosexuel thaïlandais, a partir du moment ou je trouve que ceux si sont intéressant ( Ho contraire ça serait rafraîchissant :p ). »
      Oui, comme vous dîtes, hein !

      1. « Bonjour, si vous ne voulez pas avoir à réfléchir quand vous écrivez, ce blog n’est en effet pas pour vous.
        Cf, le titre. Vous n’êtes pas concerné ! »

        Non je ne veut pas avoir a m’auto censurer, c’est la nuance, vous l’aviez compris.Si Je suis un auteur je ne suis pas un politicien.

        « Je vous ferai juste remarquer qu’en tant qu’homme blanc hétéro cisgenre, vous appartenez à un groupe qui oppresse pas mal de monde. »

        Elle est pas mal celle la ! Du fait de ma race et de mon orientation sexuel alors on me fou direct dans le groupe des oppresseur, c’est un peu facile non ?

        « Peut-être vous sentiriez-vous plus concerné si votre catégorie était complètement invisibilité dans la culture. »

        Mais je me sens concerné ! Parce que je subit comme vous tout ces personnage cliches nazes dans les œuvres, et aussi parce que je suis agacé par celle et ceux qui veulent réguler tout ce que l’ont créer pour que ça correspondent a leur vision du monde !

        Je suis le premier a vous dire que vous avez raison de dénoncer ces cliches sexiste que on nous ressert a tout les sauces depuis que je suis né , je serais également le premier a mettre en garde contre cette volonté d’en imposer des nouveaux…

        « Vous écrivez d’ailleurs : « je m’en ficherais que tout les personnages d’une œuvre soient des homosexuel thaïlandais, a partir du moment ou je trouve que ceux si sont intéressant ( Ho contraire ça serait rafraîchissant :p ). »
        Oui, comme vous dîtes, hein ! »

        A comprendre : je serais tout a fait prompte a lire un tel œuvre ! malgré vos préjugée je ne me suis jamais reconnu dans cette figure redondante d’homme blanc hétéro, et en faite je n’ai pas besoin de me reconnaître dans aucune œuvre pour l’apprécier… La diversité de notre monde, de nos société est une richesse, et beaucoup d’œuvre gagneraient a en faire usage, je doute que ça dérangerais beaucoup de monde, pas moi en tout cas…

        Bref, ne vous braquée pas, j’ai sûrement l’air d’un type pas sympa mais je suis très ouvert au débat, donc si vous les désirez on peu arrêter la joute ici et continuer a discuter sans épées & masse d’armes :).

      2. J’étais de votre bord jusqu’à ce commentaire…pas assez humble pour prendre une critique constructive, quelle maturité!

  17. Bonjour,
    J’ai lu votre article avec attention et réflexion, je me reconnais un peu dans certaines tares et je me pose des questions : je ne suis pas vraiment auteur, je suis musicien et j’aime raconter des histoires, ce qui m’invite parfois à devoir imaginer des scénarios plus ou moins importants pour mes oeuvres.
    Je conçois mes personnages principaux en faisant du « self insert » et je l’assume totalement : ils incarnent souvent un complexe personnel, et leur progression reflète souvent la mienne vis à vis de cette question ( exemple : le rapport à autrui, la solitude, le passage à l’âge adulte, ce genre de thématique ).
    Mais, mes personnages sont masculins ; ils ne sont pas forcément virils ou bodybuildés ou autres « trucs de mecs », mais ce sont des hommes.
    Non seulement parce que je suis un homme, que je m’identifie comme tel,et que mes personnages sont des incarnations déguisés de parties de moi, mais aussi parce que, je ne sais pas si je passe à côté de certaines dimensions humaines spécifiques au personnage féminin.
    D’où ma question : en tant qu’autrice, éprouvez vous, vous mêmes des difficultés à vous mettre à la place d’un personnage masculin ? Est-ce que vous sentez une dimension qui vous échappe ?
    Je ne suis pas du tout en train de dire qu’on ne peut pas s’identifier à des personnages de sexe opposé, au contraire. Mais je ressens parfois cette légère barrière , qui est assez insidieuse en fait. J’ai commencé à me poser cette question devant un créateur d’avatar dans un jeu vidéo : après avoir crée à la fois un personnage masculin et féminin, je me rendais compte que je prenais inconsciemment plus de distance par rapport au personnage féminin : qu’il était moins à même de représenter une projection de moi dans le jeu.

    1. Je pense que vous ne devriez pas tant vous inquiéter quant à vos représentations, surtout si elles sont rattachées à vous, c’est normal qu’elles soient masculines.
      Et à titre personnel, j’ai en effet un peu plus de facilité à créer un bon personnage féminin qu’un bon personnage masculin. Il n’empêche que quand mais personnages féminins composent 30-40% de l’histoire, il est souvent arrivé qu’on me dise (et que je me dise moi-même) : il n’y a que des femmes dans cette histoire ! Il a fallu les recompter pour se rendre compte que non. Instructif, non ?

    2. Bonsoir,

      Déjà merci beaucoup pour ce texte. Une traduction en anglais serait tellement géniale.

      Je rebondis sur le commentaire de Winslow que j’ai trouvé très touchant par sa sincérité et intéressant par les problématiques qu’il soulèvent.

      Je suis moi aussi musicienne, j’écris des textes assez imagés, je les chante etc. Je compose ces textes en duo avec un homme souvent, mon partenaire (sur scène et dans la vie).
      J’ai remarqué qu’il était plus simple pour moi de me mettre à la place d’un homme lorsque qu’on écrit des textes, que lui une femme (maintenant beaucoup moins qu’au début de notre collaboration).
      Je me suis rappelé il y a quelques années les théories qu’adolescentes, nous échangions mes amies et moi sur le fait que les femmes connaissaient mieux les hommes et que les hommes de toute façon ne pouvaient pas nous comprendre etc. hihi. Et bien j’ai trouvé l’explication en découvrant et en embrassant le féminisme (youpi).
      La littérature, la musique, la peinture, l’histoire, la religion enfin tout dans le monde occidental ne narre principalement que des histoires d’hommes. Nous sommes gorgés, hommes comme femmes, de narrations masculines (surtout dans les classiques). Les personnages féminins sont toujours vus sous le prisme des hommes, et les personnages et auteurs masculins sont présents en grande grande écrasante majorité.
      Au final, peut-être les hommes ont le sentiment que les femmes sont un mystère, ont du mal à se mettre dans leurs peaux des femmes ou reproduisent des clichés sur les femmes dans leurs oeuvres, car la narration des femmes par les femmes est tue, mise au placard de l’histoire, omise, empêchée, peu connue.
      Donc en effet il est beaucoup plus difficile et presque impossible de parler parfaitement de ce que nous ne connaissons pas et cela peut être complètement déplacé aussi de parler « à la place de », mais je pense que pour résoudre ce problème ou du moins arriver à quelque chose d’assez authentique, il suffit de lire, d’écouter, de se renseigner, de se nourrir d’oeuvres traitant de femmes, écrites par des femmes. Et les analyses, critiques, débats qui suivent sur ces oeuvres (par exemple, ce que des féministes ont reproché au film « La leçon de piano » de Jane Campion, j’approuve ces reproches soit dit en passant), en gardant toujours en tête que les critiques envers les oeuvres des femmes sont souvent plus cinglantes (venant des hommes) et que le sexisme aussi fait rage ce côté là (les critiques venant des hommes qu’a essuyé Maïwenn pour « Mon roi »).

      Oui forcer le bouchon. « JE VAIS REGARDER LIRE ECOUTER DES OEUVRES FAITE PAR DES FEMMES ». Pour mieux comprendre, savoir, connaître.
      Pour les bons 500 films fait par des hommes que j’ai vu dans ma vie, si peu de films de femmes. Et bah depuis quelques temps je me force : maintenant que des films faits par des femmes, pour arriver à égalité avec des films faits par des hommes, j’ai bien 5 ans de films à voir… Pareil pour les livres.
      Et là on sent que l’on s’ouvre à autre chose, à un monde qui a toujours existé là à côté de nous, mais complètement inconnu (enfin pas vraiment pour moi vu que je suis une femme et que je parle à beaucoup de femmes, de nos vies de femmes). Cette immersion dans l’autre côté du monde a beaucoup bénéficié à mon partenaire aussi qui a pu explorer la part de féminité en lui, mieux compris ma personne et celle des femmes qui l’ont entouré dans sa vie. Nos textes ont pris de la profondeur, de nouvelles voi-x-es.
      Ces oeuvres me parlent beaucoup et ça me fait énormément de bien car ce sont des choses qui sont plus à même de me concerner. Vous, vous ouvrir à elle, si vous ne le faites pas déjà, pourrait vous aider peut-être à vous rapprocher d’une réalité narrative qui a été beaucoup trop occultée, à vous aider à écrire sur des femmes sans vous sentir dissonant peut-être.
      C’est marrant vous parler de projection dans les jeux vidéos. Lorsque j’étais petite fille, n’ayant que peu d’alternative par rapport aux héros des jeux vidéos ou des films, je me prenais volontiers pour Zelda et j’aurais bien aimé être Peter Pan (j’aimais bien les tenues vertes aussi hihi la nature tout ça). Ou je me prenais pour un mélange de Luke Skywalker et de Princesse Leia en même temps !!

      Enfin, c’était un bon gros pavé !! J’espère qu’il vous inspirera.

      1. Votre commentaire est très intéressant, je ne vais pas rebondir sur tout par manque de temps…
        Mais vous soulignez un point important qui a, d’une autre façon, été évoqué par @Paul Barrieu ci-dessous. Les hommes ont souvent du mal à s’identifier aux personnages féminins.
        Il y a une raison à cela et cela fait quelques années que les libraires jeunesses et enseignants tirent la sonnette d’alarme. Dès tous petits, on donne aux petits garçons des livres qui ont pour héros… des petits garçons. Alors qu’on considère que les petites filles peuvent s’identifier à n’importe quel sexe (et de n’importe quel âge, y compris des vieux), les petits garçons (blancs) s’habituent très vite à ce que le monde ne parle que d’eux, soit fait pour eux.
        Quand ils grandissent, ça donne un crash empathique assez dramatique et une pensée sous-jacente et inconsciente très problématique : « il n’y a que les gens comme moi qui comptent, les autres n’ont pas vraiment d’importance, je peux les écraser, je mérite d’être au-dessus, après tout ce ne sont pas de « vrais humains » comme moi ».
        Aujourd’hui, la lecture modélise notre société (désolée, je n’ai pas retrouvé les études sur Actualitté) et c’est une très bonne chose. Mais il devient urgent de mettre entre les mains des petits garçons des livres qui les habituent à ressentir des émotions pour des personnages qui ne leur ressemblent pas (y compris homosexuels, handicapés, racisés, etc).
        Bref, merci pour votre message.

        1. Bonsoir,
          Merci pour votre article que j’ai beaucoup apprécié ainsi que vos réponses aux différents commentaires. Cele-ci m’intéresse parce qu’elle soulève un point important: la construction du sexisme. Vous faites remarquer justement: « Dès tous petits, on donne aux petits garçons des livres qui ont pour héros… des petits garçons. Alors qu’on considère que les petites filles peuvent s’identifier à n’importe quel sexe (et de n’importe quel âge, y compris des vieux), les petits garçons (blancs) s’habituent très vite à ce que le monde ne parle que d’eux, soit fait pour eux. « . J’ai envie d’ajouter que c’est le résultat des « progrès » d’une société qui n’a surtout pas envie d’aller jusqu’au bout de sa transformation. Il y a un siècle une petite fille n’aurait pas du tout été encouragée à s’identifier à un modèle masculin, on lui donnait en modèle la sainte ou la femme au foyer. .Peu à peu les femmes ont conquis ce droit mais c’est un peu comme lorsqu’elles ont conquis celui de porter un pantalon, de passer leur bac, de fumer ou de devenir prof…. Soit ce droit se révèle symbolique ou futile, soit bizarrement, le diplôme ou le métier largement féminisé se dévalorise. La preuve en est que fort peu de garçons réclament les « privilèges » de l’autre sexe, fort peu ont une vocation de sages femmes mâles et on voit dans les rues encore moins d’adeptes de la jupe au genou (le transgenre, je trouve que c’est un autre débat, qu’on ne vienne pas m’en parler ). Or ce qui est vraiment inquiétant, je trouve, c’est la régression actuelle. Après une vingtaine d’années (1970 /1990) où l’on a pu habiller son bébé de vêtements ‘ »unisexe »et se réjouir de la mixité à l’école qui assurerait une égalité de traitement des jeunes cerveaux, nous vivons de nouveau dans une société où trois mois AVANT la naissance dès la seconde échographie les mères achètent toute leur layette en se dirigeant sans hésitation au rayon filles OU garçons, (tentez chez Prémaman de trouver un babygro sans aucun signe distinctif ni ancre marine ni fleurette qui fasse pencher la balance d’un côté ou d’un autre, et je vous l’offre ! ), où les petits livrets d’abécédaires et autres préapprentissages de la lecture à la maison pour les 4/5 ans fleurissent aux caisses de mon Super U en deux versions: la CAsserole de CAroline versus le CAmion de CAsimir et où si vous voulez emmener votre gamin d’un an faire un tour sur votre vélo vous n’aurez le choix chez Décathlon qu’entre le casque rose et le casque bleu…

      2. J’ai beaucoup aimé votre commentaire. Je commence moi aussi à m’ouvrir à des choses « faites par des femmes » et effectivement, quelque chose change.
        En tant que grande lectrice de fantasy j’ai eu des occasions de lire de la fantasy écrite par des femmes, sans y accorder un statut différent (je pense notamment à Ursula Le Guin et Robin Hobbin parmi les plus connues) mais il est vrai que la majorité des livres reste écrite par des hommes. Souvent pour des hommes.
        Bonne ouverture 🙂

  18. La scénariste de comics Gail Simone apprécierait bien cet article, elle avait déjà poussé un gros coup de gueule contre les  » women in the fridge ». J’adore ses scénarios ou les femmes sont de vrais héroïnes.
    Merci pour tout ces points importants dont je tiendrai compte à l’avenir.

  19. Article passionnant, qui a le mérite de nous faire nous interroger avant de publier afin de verser dans les clichés. Merci Audrey !
    Je rejoins tout de même le commentaire de Sylvestre quant à Galadriel et à sa nature elfique.
    Mais en même temps, Tolkien a effectivement complètement négligé les femmes.
    [Début de HS]Mes élèves s’en sont même aperçus : dans leur vidéo de « rap battle » entre « Harry Potter » et « Le seigneur des Anneaux » ils ont fait dire aux personnages de Harry Potter s’adressant à Tolkien « In your books, women are useless – like Galadriel. We’ve got Hermione, who rocks more than Iron Maiden »… 😉 Perso je suis fan.
    Si ça vous intéresse, voici le lien vers leur (super) vidéo. https://www.youtube.com/watch?v=Zc74_Pc0GwY [/fin du HS]

    1. Ah, mais c’était vous ! Félicitations, j’avais adoré cette battle que j’avais même partagé sur mon mur FB !
      J’avais dit à tout le monde que j’aurais adoré avoir une prof d’anglais comme vous (si seulement !).
      Oh, bah tiens, je vais la repartager sur la page FB du Label Bad Wolf dès demain ! Juste pour le plaisir !

  20. Ces petits « tests de sexisme involontaires » ont le mérite de faire réaliser aux auteurs des automatismes qu’ils appliquent souvent sans s’en rendre compte. Mais d’appliquer à la lettre chacun des points, c’est un peu réducteur, comme d’accepter qu’il puisse y avoir des règles précises pour le bon goût. C’est aussi la définition de la rectitude politique. Par exemple, il ne faudrait pas, sous prétexte qu’on veuille suivre les préceptes du guide, éliminer tout personnage ou tout dialogue misogyne alors que ça peut être motivé par une volonté de le condamner. Ce n’est pas en taisant qu’on dénonce. Je prends pour exemple la série de BD Les Nombrils (Dupuis) que j’affectionne particulièrement. C’est une série qui, aux yeux de quelques personnes autour de moi (dont plusieurs dans le domaine de l’éducation), est outrageusement sexiste en réduisant la femme à un rôle de nénette victime de la mode et ne vivant qu’à travers le regard des garçons. Or, c’est tout le contraire. Une série brillante selon moi qui réussit à parler justement de cette image futile qui est accolée à la femme (avec ou sans son accord) et à porter un regard critique très fin sur le sujet. Or, je ne pense pas que cette série passerait le test.

    1. Ces points sont surtout des points de mise en garde pour auteurs non-avertis.
      Et pour Les Nombrils, ah ! J’adore tellement cette série génialissime ! J’ai dû la lire quatre fois minimum ! Et en y repensant, elle passe le test de Bechdel haut la main. Par ailleurs, oui, c’est une série qui dénonce. Mais une fois qu’on est calé sur les différentes formes de sexisme, je crois qu’on peut s’affranchir des test et les démonter.

  21. Article très chouette au niveau prise de conscience. Pour pousser le raisonnement plus loin, il serait aussi intéressant de réfléchir du côté des personnages masculins car je suis sûre qu’il y a aussi énormément de stéréotypes de ce côté là… Du genre le gros macho de service ou le prince charmant au grand coeur… Où sont les êtres humains « normaux » (c’est-à-dire complexes et réalistes ?)

    1. C’est prévu ! Réflexion sur l’imaginaire érotique… L’article sera fini dans un gros mois ! 😉

      1. Oui, le genre trèèès en vogue des romans érotique est une catastrophe absolue en terme de personnages masculins. (Bon c’est pas terrible côté femmes non plus, et ce n’est pas le seul gimmick problématique à pointer dans ce genre, en revanche, c’est le plus gênant je trouve.)
        Et puis c’est parlant que ces romans ne soient pour la plupart absolument pas lisibles par des mecs. Certaines de mon entourage ont voulu, ils avaient envie d’érotisme. Hé ben vraiment, ce n’était pas possible. La fascination pour une figure d’homme irréaliste (et souvent malsaine *sifflote*) n’est même pas équilibrée par une fascination narrative du même genre pour l’autre personnage du couple (donc, la femme, puisqu’on est dans la littérature érotique hétéro). La sensualité est hyper restrictive…
        Hâte de lire ton article !

        1. Je n’en ai pas encore fait la communication parce que j’étais épuisée après l’avoir écrit, mais je viens de finir et de mettre en ligne un roman érotique (sous pseudo) écrit sans sexisme (enfin je crois).
          https://www.amazon.fr/D%C3%A9dain-en-petite-Culotte-ebook/dp/B01HQTW618/ref=pd_rhf_gw_p_img_2?ie=UTF8&psc=1&refRID=0SYDDKEF55FKQVX6DMN2
          J’ai fait l’expérience de le publier en épisodes dans sa version bêta et il y a eu plusieurs milliers de clics. Et les hommes m’ont dit en avoir apprécié la lecture.
          Mais j’avoue avoir écrit ce roman justement en réaction à ce qui se faisait beaucoup… lassée que j’étais de lire ce genre de livres !

      2. Joli article.
        Mais je me demande si tous ces bons mots ont une force face à la société d’image dans laquelle nous vivons !?
        Ne serait-ce que la présence de cette magnifique Pin-up qui ouvre votre article, ne prouve-t-elle pas qu’aujourd’hui,
        tout est visuel, et que changer l’image de la femme serait le meilleur chemin pour plus d’égalité littéraire et autre…

      1. Je ne sais pas s’il s’agit du note d’humour ou pas, donc dans le doute 😉
        Je pense que l’auteur du post fait référence au fait que seuls les clichés affectant les personnages féminins sont référencés, tout simplement ^^

        1. Ah oui, ok. Bon.
          Le sexisme anti-homme n’existe pas. Je pourrais vous envoyer vers des tas de liens qui vous expliquent comment et pourquoi dans la mesure où on parle d’une oppression à échelle sociétale et non pas de deux personnes qui se balancent des insultes à la figure… Mais c’est long, je suis fatiguée et il est super tard… Donc, si une bonne âme veut bien faire le job… Sinon tant pis !
          De toute façon, je vais mettre tout le monde d’accord en précisant que je compte m’attaquer prochainement à la représentation survirilisée des personnages masculins dans l’imaginaire érotique (qui est également issue du patriarcat). Mais ça fera l’objet d’un autre article le mois prochain. Pour l’instant, je n’ai pas fini de faire le tour du sujet. Un peu de patience 🙂

          1. Attention, là je ne suis pas d’accord quand vous dites qu’il n’y a pas de sexisme anti-hommes. Je crois qu’il est simplement très différent du sexisme anti-femmes. L’homme, même s’il est beaucoup moins sujet au mépris (contrairement aux femmes), n’est quand même pas moins victime des représentations populaires. Le jeu vidéo, notamment, a une fâcheuse tendance à présenter des personnages masculins puissants, musculeux et (parfois) ultra-violents, en somme des exemple-types de « virilité » (une excellente source sur le sujet => https://www.youtube.com/watch?v=W9S3Zp0qlAs ).

            Sauf que cette virilité est un vrai sujet de controverse puisqu’on la retrouve également dans les publicités, la littérature ou le cinéma. Si l’inconscient populaire tend à montrer la femme docile, source de désir ou faible (ou prétendument forte), l’homme tend à être présenté comme devant être toujours fort, implacable voire sans émotions (moins maintenant, mais peu souvent dans des proportions véritablement observables). Je pense que c’est également du sexisme, car selon moi, l’homme est beaucoup plus sensible que ce que beaucoup de gens pensent. Peut-être même plus que beaucoup de femmes pour certains.

            Le fait est qu’au travers de l’histoire, l’homme n’a que peu exploré (ou en tous cas n’a pas été éduqué à l’explorer) sa propre émotionnalité et s’est concentré sur les pratiques guerrières ou intellectuelles, notamment. Ce genre de conditionnement a, à l’échelle de l’histoire, eu un énorme impact sur la représentation du « mâle » dans l’imaginaire collectif. J’ai pu en avoir un exemple flagrant quand je donnais un cours de français à des jeunes de 14 ans. Je les avais fait participer à un jeu de rôle et ils ont du créer leur personnage (ils étaient en groupes et, comme souvent à leur âge, ils se sont regroupés par sexe). En observant les créations des élèves, je me suis rendu compte que tous les groupes masculins (sans exception) avaient choisi un personnage très musclé, très énervé, très peu sociable et à la gâchette facile, bref des machos débilement virilistes (les filles avaient choisi des images très sexuées des femmes d’ailleurs, tristesse…). C’est pas ce genre de biais que le sexisme masculin est visible (particulièrement sur la pression du groupe), sauf que contrairement au sexisme envers les femmes, celui-là est plus difficile à observer parce que beaucoup moins remis en question, justement parce que la société est majoritairement masculocentrique. En effet, si les hommes ont un pouvoir symbolique plus grand que les femmes, pourquoi le remettraient-ils en question ? Et pourtant, cet exemple montre bien que d’une part, les hommes ont une image préconçue de la virilité et que d’autre part, ce sont bien souvent les hommes qui participent à véhiculer cette image (tout comme beaucoup de femmes participent à créer une image dégradante de la femme, comme cette actrice => https://www.youtube.com/watch?v=Y4KpBK1m6Ts ) Je pense même que la différence entre les deux sexismes se situe là : l’image de la féminité est principalement tronquée par des hommes et l’image de la virilité est tronquée, elle aussi, par les hommes.

            Seulement, si les hommes sont aussi responsables de la terrible image de la femme, les femmes ont également une part responsabilités dans l’image viriliste de l’homme. Je pense notamment à toutes ces publications facebook de filles qui adorent dire combien « les mecs sont des menteurs et des enfoirés qui ne suivent que leur kékette ». Non seulement c’est une généralité, mais cela contribue à renforcer cette image de l’homme sans émotions. Un terreau parfait pour la reproduction sociale. Pour tout ça, je pense donc que l’homme est lui aussi victime de sexisme, il est juste de nature très différente et les conséquences en sont elles aussi différentes. Peut-être que votre phrase est due à la fatigue, ce que je peux comprendre, mais attention cependant à ne pas faire d’amalgames et surtout, à ne pas croire qu’un problème, aussi invisible soit-il, n’existe pas pour autant.

          2. Le sexisme anti-homme n’existe pas ?
            Autant je suis d’accord pour dire que les femmes souffrent de sexisme énormément plus, autant, dire que les impacts du patriarcat sur les hommes est anecdotique, je ne pourrais pas vous rejoindre.
            Misogynie alors, là ça ne touche que les femmes… mais elle ne sera pas vaincue sans s’attaquer à la misandrie.
            Je vous invite à lire cet article par exemple : http://www.alternet.org/story/147626/5_stupid,_unfair_and_sexist_things_expected_of_men

            Je ne pense pas qu’on résoudra ce problème majeur en occultant complètement un des deux côtés pour la raison, toutefois exacte, que l’autre côté est bien plus affecté.
            S’il est indéniable qu’on avancerait énormément en ne reléguant plus les personnages féminins a un rôle de potiche ou d’objet de prestige, on restera bloqué si de l’autre côté les personnages masculins restent représentés de manière survirilisée ou via un quelconque autre cliché visant les hommes.
            Mais j’attendrai donc de voir ce prochain article ou vous rectifiez le tir alors 😉

          3. Non, le sexisme anti-homme n’existe pas de même que le racisme anti-blanc n’existe pas. Vous n’appartenez pas à un groupe oppressé. De même en tant que blanche, je n’appartiens pas à une catégorie d’oppressés mais d’oppresseurs. Même si, ayant grandi dans une cité, j’ai déjà été traitée de « sale-blanche », ça n’a rien à voir. Je ne suis pas contrôlée au faciès sans arrêt, on ne me refuse pas un appart à cause de ça, on ne me refuse pas un job à cause de ça, on n’essaie pas de m’orienter vers des filières techniques à cause de ça et si j’ai fait une entorse aux lois, on ne me punira pas davantage à cause de ça.
            Bon, j’ai la flemme de re-expliquer pour la je-ne-sais-combientième fois, donc, voici quelques liens :
            http://www.madmoizelle.com/sexisme-anti-hommes-242205
            http://www.mirionmalle.com/2014/04/barbie-versus-musclor-ou-lallegorie-de.html
            Voilà !

          4. Bon, je ne peux répondre sous le dernier commentaire, probablement une limitation du site dans le nombre d’indentation, donc je réponds ici.

            Au vu de votre réponse, je ne pense pas qu’on arrivera à s’accorder ici, et les articles mentionnés, bien que fort intéressants, sont à mon sens extrêmement orientés et souffrent eux-mêmes de sexisme, bien plus que celui-ci qui, je pense, ne péchait que par omission.

            Je continue à penser qu’il y a une oppression à échelle sociétale, comme vous dites, sur les hommes et que le nier complètement, car elle fait moins de dégâts, empêchera totalement de tendre vers une situation plus équilibrée pour tous.

            Je pourrais vous parler de la réaction de la société face à la violence conjugale quand les hommes sont victimes, mais moi aussi j’ai la flemme de réexpliquer pour la énième fois.

            Je vous laisse donc là-dessus et je vous souhaite le meilleur pour la suite. J’espère juste que mes messages vous pousseront à remettre en question vos croyances là-dessus comme les vôtres ont pu le faire pour moi. Qui sait, vous rencontrerez peut être des hommes souffrant de cela et qui jetteront une lumière nouvelle sur le débat pour vous.

          5. Bien sûr que les hommes peuvent souffrir aussi du patriarcat. La différence, c’est que quand ils s’y soumettent ils en sortent gagnants. Les femmes, non.
            Quant à la violence conjugale envers les hommes, c’est un mythe assez tenace que les anti-féministes brandissent à tout bout de champ. Bien sûr que cela existe, mais c’est si minoritaire qu’on ne peut le catégoriser.
            Il y a beaucoup de mélange des chiffres à ce niveau-là. En particulier, quand des femmes finissent par tuer leur conjoint, dans l’écrasante majorité des cas, c’est une situation de réaction à un cas de maltraitance.
            Bon, il y a des tas de sites qui expliquent ça beaucoup mieux et avec des sources !

          6. Ok, je crois comprendre. Arrêtez-moi si je me trompe : quand vous dites « le sexisme anti-hommes n’existe pas », vous voulez plutôt dire « oui, les hommes sont victimes de stéréotypes mais ça ne peut être appelé du sexisme à proprement parler parce que la société dans laquelle nous vivons ne défavorise pas le fait d’être un homme » n’est-ce pas ? Mais c’est plus rapide de dire qu’il n’existe pas. C’est essentiellement une question de vocabulaire et de ce qu’il signifie à petite ou large échelle.

            En lisant les articles que vous avez posté, cette phrase a en effet plus de sens. Si je remets maintenant en question le sexisme anti-hommes, je pense quand même que le fait d’avoir lu ce raccourci (probablement du au fait que vous avez l’information, que vous l’avez internalisée, réfléchie depuis très longtemps et que c’est toujours un peu chiant de devoir se répéter) m’a largement induit en erreur. Je crois que ce n’est pas l’information qui compte plus que la manière dont on la délivre (c’est notamment pour ça que dans 99% des cas, je me fous qu’on me spoile la fin d’une histoire puisque c’est le « comment on arrive à la fin » qui importe réellement). Si l’objectif de cette déclaration était de faire apprendre un concept, alors ce n’était pas réussi (sans vous offenser, la fatigue de répéter n’a pas du aider). Etant prof, je sais ô combien répéter peut être épuisant et je compatis. Pourtant, comme disait Bonaparte « la répétition est la plus forte des figures rhétoriques » et c’est un des meilleurs moyens de faire apprendre. Dans l’enseignement, si l’on veut vraiment fixer durablement les informations, on ne peut pas faire des raccourcis, c’est trop contre-productif.

            Sans doute aurais-je lancé moins de mauvais arguments et me serais-je mieux renseigné si j’avais lu quelque chose comme « les hommes ne sont pas victimes de « sexisme » à proprement parler parce que le sexisme dont sont victimes les femmes est un problème bien trop différent. » Je crois que si passer 2 min à écrire un truc dans le genre (au lieu de 10 secondes pour dire que le sexisme anti-hommes n’existe pas) permet d’éviter des mauvais arguments et des lieux communs pendant deux heures, alors ça vaut la peine de prendre ces deux minutes.

          7. Hello, oui, voilà, vous avez raison sur tout…!
            Quant à votre demande de répéter… J’ai l’impression d’y passer ma vie et c’est tellement chronophage ! C’est aussi la raison pour laquelle beaucoup de groupes féministes sont aujourd’hui non-mixtes. Les hommes présents ont tendance à exiger d’elles un devoir de pédagogie. Et ça bloque tout le groupe à un niveau d’école primaire, quand on voudrait passer aux études supérieures…
            Bien sûr, en écrivant ce genre d’articles, je devrais m’astreindre à répondre en détail à des commentaires comme celui-ci. Mais j’y passe déjà beaucoup (trop) de temps et d’autres personnes ont fait cela mieux que moi. Et j’ai quand même des livres à écrire grâce auxquels je gagne ma vie…

        2. @Ashin
          Oui quand elle dit que ça n’existe pas, elle parle à un niveau sociétal, tout comme le dit l’article qu’elle donne, dès le premier paragraphe en faisant la définition de « sexisme anti-homme » : « Elle désigne les oppressions dont seraient victimes les hommes, souvent attribuées aux féministes ou aux femmes en général. »

          Et comme c’est dit juste après « En gros, le sexisme ce n’est pas seulement une main au cul, c’est un système qui fait que beaucoup d’hommes se sentent autorisés à mettre des mains au cul des femmes ? et que beaucoup de gens, en général, estiment qu’après tout, bien des femmes ne demandent que ça… »

          De personne à personne ou de façon locale, évidemment que ça existe, tout comme la racisme anti-blanc ou tout autre forme de discrimination.

          C’est pour ça qu’il y a cafouillage quand quelqu’un dit que ça n’existe pas, car il omet de préciser que c’est à l’échelle globale. 😉

        3. Je comprends la fatigue que vous pouvez ressentir, surtout quand on est face à quelqu’un de borné, c’est usant. Cependant, un tant que pédagogue, le devoir de pédagogie, même quand il parait absurde, me parait systématiquement nécessaire quand on veut éduquer (déformation professionnelle peut-être, mais intellectuellement, c’est pour moi la même chose).

          Je ne vous demande pas de toujours user de pédagogie et d’expliquer systématiquement votre point de vue à fond, ce n’est pas votre métier après tout. Je dis simplement qu’à votre échelle, il est tout à fait acceptable d’employer des formules (même simples et courtes à écrire) qui invitent à la réflexion et par lesquelles vous pouvez relier des articles plus fournis. Je pense que dire « le sexisme anti-hommes n’existe pas » tend à fermer le dialogue car ça donne l’impression que c’est un fait catégorique (ce qui est le cas mais tant qu’on n’a pas les infos, ça peut paraître réactionnaire). Cela sera un gain de temps et d’énergie considérable pour vous car vous aurez invité au dialogue tout en développant un peu la réalité des faits. Et si derrière, la personne ne veut pas chercher plus loin, c’est sa responsabilité, pas la vôtre, et vous aurez votre conscience pour vous. Economisez-vous, ou vous risquez de perdre plus que votre énergie.

          1. « Je comprend tout à fait, mais… vous devriez faire comme moi, je suis pédagogue moi, vous devriez faire comme ci, comme ça, je sais ce qui est bon pour vous moi, je disais des choses pas bien mais c’est parce que je n’avais pas compris, mais là je comprend mieux, mais pas de merci, mais je vais quand même vous dire que c’est pas comme ci ou comme ça qu’il faut faire ».

            Voici un lien http://www.heteroclite.org/2016/03/mansplaining-anne-charlotte-husson-29935

            Un article éclairant sur ce que vous faites cher Benjamin depuis le début que vous avez commencé à écrire tout ces longs commentaires, le genre de choses que nous, les féministes, avons tellement l’habitude de lire / entendre et que constamment nous nous usons à déconstruire… et puis de guerre lasse, nous nous tournons vers des groupes non-mixtes pour avoir un peu de tranquillité.

            Et ne venez pas me dire que la personne interviewée est totalement biaisée car c’est un site quand même très orienté etc.

            Vous pouvez par exemple vous renseigner seul comme un grand sur toutes ces choses (Simone de Beauvoir, Judith Butler, Angela Davis tout ça ou simplement grâce à une simple recherche « féminisme » « intersectionnalité » etc. dans wikipedia), vous vous économiserez à laisser autant de commentaires à côté de la plaque, déconstruits des milliers de fois, mâchés remâchés. On vous dit une fois, deux fois, trois fois, que vous faites fausse route, vous persistez. Bon il y a un moment, il faut s’avouer ses torts, comprendre ses erreurs, c’est pas si grave hein. Il suffit de se retrousser les manches et de vous dire avec joie : « en route vers la déconstruction ».

            Bonne route et bon voyage 🙂

            PS : Pleins de révélations, de remises en cause et de bonheur vous attendent (en gros pas l’émasculation que les pauvres anti-féministes vous promettent si les méchantes féministes prenaient le pouvoir).

          2. Ne découragez pas les bonnes volontés, Chalicavox ;)… Benjamin est aussi intervenu pour expliquer certaines choses à un masculiniste pas piqué des vers… Et j’avoue que ça m’a pas mal soulagée (merci au fait, Benjamin, si vous passez par là…).
            Bon, apparemment, Benjamin ne sait pas encore ce qu’est le mansplaining, mais on sent chez lui une volonté de se renseigner, même s’il ne sait pas encore trop comment s’y prendre. Il ne faut surtout pas décourager cela. 🙂

          3. @Chalicavox Mon intention n’était absolument pas de me positionner comme supérieur à qui que ce soit mais bien de partager un constat tiré de mon expérience et que je vous sais toutes libres d’appliquer ou non si vous en ressentez l’envie. Est-ce du mansplaining (je suis allé vérifier, merci pour l’info) quand l’intention est de communiquer d’être humain à être humain, aussi maladroite que soit la tentative (ce n’est pas une question rhétorique) ? Quoi qu’il en soit, veuillez m’excuser si la formulation que j’ai employée laisse à penser le contraire, je ferai en sorte de m’améliorer. J’ai également remercié plus d’une fois l’approche de mademoiselle Alwett (gentille Alwett, désolé cette blague est très nulle mais j’avais envie de la faire depuis hier ^^) pour son texte et ses commentaires car ils m’ont aidé à mieux comprendre une partie des mécanismes sexistes que j’employais sans même m’en rendre compte.

            Mais si je peux également comprendre pourquoi le monde féministe est fatigué de devoir constamment expliquer le respect le plus basique qui s’impose, je tiens cependant à préciser que si je peux avoir ces comportements sexistes innocents, ce n’est pas par mauvaise volonté mais bien parce que je suis en apprentissage et je suis très conscient de ce que cela peut représenter en termes de dépense d’énergie que de faire apprendre des savoirs basiques alors que l’on voudrait passer à des choses plus sérieuses.

            Oui les gens (particulièrement les hommes dès lors qu’on parle de féminisme) sont souvent très lents dès qu’il s’agit d’admettre qu’ils font des erreurs (et encore plus lents pour les corriger) mais je fais de mon mieux au quotidien pour ne pas être de ceux-là. Cependant à l’heure actuelle, les hommes ne peuvent pas comprendre de but en blanc les tenants et aboutissants de la vie d’une femme au sein de notre société si on ne leur explique pas, tout simplement parce qu’ils ignorent ce que c’est que d’être une femme dans un monde androcentrique. Mais je crois fermement pour ma part que beaucoup d’hommes sont bien plus féministes qu’ils ne le croient eux-mêmes (le simple fait de faire comprendre qu’une femme travaillant à salaire égale améliorerait drastiquement le pouvoir d’achat du ménage a déjà un impact fort chez beaucoup d’hommes, pour avoir déjà testé l’argument). Je vous suggère cette vidéo https://www.youtube.com/watch?v=JgW-XRMOydc qui explique assez bien, selon mes critères actuels (discutables), le féminisme par des hommes pour des hommes.

            Avant d’expliquer ce qu’est une fractale, il est nécessaire d’expliquer ce qu’est 1+1. Je ne suis pas une femme et ne le serait jamais, ce qui fait qu’effectivement, je sais que j’ai beaucoup de choses à déconstruire avant de véritablement comprendre tous les enjeux du féminisme. Je comprends (par expérience et empathie, non par autoritarisme masculin) votre lassitude d’avancer au pas alors qu’il y a encore tant de chemin à parcourir, malheureusement je sais (étant un homme) que c’est la nécessité d’une large majorité d’hommes que de devoir commencer par les bases (aussi pénible que cela soit pour vous et pour la lutte féministe) car il y a des milliers d’années d’évolution sociale à déconstruire. Cependant j’ai envie de comprendre ce que peut ressentir une femme au quotidien, et j’ai envie de participer en tant que féministe aux changements de mentalité car c’est ainsi que j’ai envie de me construire, ça je vous l’assure (ne fut-ce que pour renforcer la sérénité au sein de mon propre couple, dans mes rapports avec les autres femmes et par la suite, peut-être, œuvrer à plus large échelle).

            Demander à un homme d’admettre la valeur et l’importance de la lutte pour la parité alors qu’il comprend à peine ce que ça peut signifier, c’est comme demander à un enfant de comprendre la théorie des cordes alors qu’il ne sait pas encore marcher. Tous ces arguments que j’ai employés dans ce commentaire, je sais que vous les avez appris et compris depuis bien plus longtemps que moi. Pour l’instant, j’ai appris à marcher, à parler et maintenant j’apprends à comprendre. Mais au moins, contrairement à beaucoup d’hommes, j’ai déjà appris à apprendre depuis longtemps (et c’est une femme qui me l’a enseigné, je la remercie). Bien je perçoive de mieux en mieux la hauteur de l’Everest à parcourir pour arriver à une pleine conscience du problème, j’estime que c’est déjà un bon début pour y parvenir.

            Pour toutes ces raisons, je suis donc prêt à accepter la critique (juré craché) mais j’apprécierai s’il vous plaît de ne pas voir ma démarche discréditée par lassitude car ce serait le meilleur moyen de me faire abandonner. Si j’étais véritablement de mauvaise composition, je n’aurais pas pris la peine de vous répondre par ce commentaire ou j’aurais fait comme ces trous de balles qui viennent attaquer gratuitement la crédibilité (pas les arguments, juste la crédibilité, bordel de merde que ça m’énerve) de l’article puis s’en vont et ne répondent plus comme s’ils ne pouvaient qu’avoir raison (au passage mademoiselle Alwett, c’est toujours un plaisir de botter le cul des cuistres, quelle qu’en soit la raison 😉 ).

            Merci donc à toutes les féministes de m’avoir donné, et de continuer à me donner, l’opportunité de grandir, qu’elles soient déjà lasses ou toujours patientes.

  22. Ca fait des années que je bosse sur un livre et j’observe avec beaucoup de satisfaction qu’il passe la quasi-totalité de ces « tests » sachant que je n’ai aucune femme maman ou même putain et que mes deux personnages principaux sont des femmes qui endossent les rôles qu’endossent généralement les hommes dans les films et les livres.
    Là où je peux pose cependant une question, c’est sur le test de Bechdel … D’une certaine manière je ne suis pas certaine de le passer (dans un sens comme dans l’autre c’est à dire que je ne crois pas avoir des conversations entre hommes qui ne parlent pas d’une femme). Je me pose donc la question, ce test est-il passé seulement si deux femmes identifiées parlent de tout sauf d’un homme ou alors peuvent-elles mentionner un homme si cela n’est aucunement dans un cadre « romantique » ?
    Je ne sais pas si mon interrogation est très claire mais si, par exemple, lors d’une conversation entre une mère et sa fille (deux personnages forts et en guerre politique … sans entrer dans les détails) si elles mentionnent par exemple un autre membre de la famille pour une raison x ou y, la conversation échoue-t-elle au test ?
    Sachant que toutes les conversations entre hommes tournent également autour de femmes ou d’hommes … L’essentiel est que les personnages parlent d’autres personnages, indépendamment de leur genre d’ailleurs.

    Je m’excuse pour la longue question mais faire un sans faute sur tous ces points serait une fierté pour moi alors savoir si j’échoue ou non à ce test me permettrait de changer une ou deux choses … 🙂
    Merci d’avance ^^

    1. Marie, en fait, le test Bechdel dit qu’il faut que les deux femmes parlent AUSSI d’autres sujets, et pas UNIQUEMENT d’un homme. Donc si parmi des tas de conversations il est question d’un homme, c’est parfaitement ok.
      Et par ailleurs, tous ces filtres et syndromes ne sont pas à appliquer au pied de la lettre. Ce sont juste des points où il faut être méfiant. Mais vous pouvez tout à fait développer certains points sus-cités (en connaissance de cause) sans tomber dans le sexisme.

      1. personnellement, j’ajoute que le Bechdell Test est limité et qu’Alyson Bechdell (qui l’a d’ailleurs co-créé en vérité avec une amie) n’est pas un « vrai test officiel », c’est elle-même qui le rappelle d’ailleurs. Mais il reste un bon indicatif pour une première analyse de surface.

  23. Une chronique très… très très… très beaucoup qu’elle m’a intéressé. En même temps, à chaque ligne, je me posais la question « Elisabeth elle est pas comme ça ? », un peu la trouille au ventre du mâle qui craint d’être misogyne. Bref, un super pamphlet qui me rassure, mais qui aussi me montre la difficulté et la responsabilité d’un auteur. Bien vu Audrey ! 😉

    1. J’ai un peu écrit ce billet en pensant aux angoisses dont tu m’avais parlé, Wendall. Même si, je te rassure : à part quelques bricolettes de rien où on te sent moyennement à l’aise (des micro-points de détails pour spécialistes de la question comme moi, et on sent que tu bosses la question en plus), tes écrits ne sont pas du tout sexistes.

  24. Très juste, merci pour ces pistes de réflexion ! Et comme l’heure est à la déconstruction, ce serait bien d’éviter aussi les parallèles specistes, c’est pas plus acceptable d’admirer des bouts de chair d’un animal dans une boucherie que de détailler les attributs d’une femme comme si sa valeur se limitait à ça …

    1. Oui, vous avez raison, mais j’avoue que sur ce plan, je n’en suis qu’aux balbutiements ! Il me reste beaucoup à découvrir.

  25. Extrait de l’Arc en ciel de verre, de James Lee Burke (dialogue en 2 policiers d’une cinquantaine d’années) :
    « Il faut que tu te trouves une nouvelle copine. Et cette fois, prends en une de ton âge ».
    Qui aurait envie d’une copine de mon âge ?
    Pour la première fois de la soirée, nous avons ri tous les deux ».

  26. J’avoue qu’il y a certaines choses dont je ne m’étais pas rendue compte. Honteux de ma part! Pourtant, je lutte contres les stéréotypes. Je suis entièrement d’accord sur l’aspect esthétique des femmes dans les romans. J’ai lu il y a peu un roman d’une beauté et d’une douceur incroyable. C’est plus qu’un roman à mes yeux, c’est dire. Mais parce qu’il y en a un, je trouvais ça dommage que dans la description de la libraire (ba oui, on rejoint ce que tu dis mais c’est un hymne à l’amour des livres ce roman), l’auteur insiste autant sur sa poitrine. Ça m’a agacé deux minutes et après j’ai un peu zappé.
    Sinon, je sais pas si vous avez remarqué mais on a rarement des héroïnes ou personnages féminins au cheveux courts…En ce moment, elles sont rousses majoritairement…

    En tout cas, je te remercie pour ton article. Il va m’être très utile.

  27. Super article !

    Petite question :
    « Les femmes ne sont pas des petits chatons. »
    Suis-je le seul à pousser la réflexion assez loin pour penser que les raisons pour lesquelles les êtres humains ont des animaux de compagnie et comment ils les considèrent fait aussi partie du problème ?

    Réduire les animaux à des « trucs mignons » ça me fatigue autant que quand quelqu’un le fait pour une femme (je ne dis pas que tu le fais, j’ai bien compris l’idée que tu voulais faire passer, je prends juste cette phrase comme prétexte pour avoir ton avis).

    1. Oui, tu fais bien de t’interroger dessus. En ce moment, je m’intéresse aux liens entre féminisme et spécisme, je crois que ça se rejoint pas mal… Après, je tombe encore dans des pièges, surtout que je n’ai pas vraiment fait le tour du sujet. (et je ne suis pas très branchée animal domestique).

      1. Eh bien si ça je peux me permettre concernant le spécisme, pour éviter l’un des pièges principaux :
        Si on prend la définition de spécisme sur Wikipédia, ça dit : « la considération morale supérieure que les humains accordent à leur propre espèce, et le traitement discriminatoire qui en découle »

        Les gens oublient souvent la seconde partie de la phrase, c.à.d « et le traitement discriminatoire qui en découle ». Alors que c’est la clé de la chose. 🙂
        Cela crée beaucoup de problèmes dans les débats du milieu car sans ce morceau de phrase, ça interdit toute nuance et toute réflexion, comme si le monde était binaire.

        Pour illustrer, on peut faire un parallèle avec le « mansplaning » du milieu féministe : « Explication faite par un homme à une femme sur ce qu’elle doit faire ou ne pas faire avec condescendance parce que cette dernière est une femme.  »
        Beaucoup de gens oublient la partie « avec condescendance parce que cette dernière est une femme », alors que c’est la partie la plus importante, et voient donc du mansplaining même là où il n’y en a pas. ^^ »

      2. (Au passage, je ne sais pas si tu suis l’actualité du jeu vidéo, mais le féminisme a remporté une grande victoire très récente sur l’industrie avec « Life is Strange » ;))

        1. Je ne suis pas exactement l’actualité du jeu vidéo… Je vois passer des choses de temps en temps, mais pas tout, loin s’en faut… Life is strange, je ne suis pas sûre de voir… Je veux bien un lien, si vous avez.

          1. Bien sûr, avant tout voici le contexte :
            Life is Strange est un jeu vidéo narratif français (du studio Dontnod Entertainment à Paris, fondé entre autre par Aleksi Briclot et Alain Damasio) mettant en scène 2 héroïnes adolescentes. Le développement a failli être annulé faute de pouvoir trouver un éditeur qui accepte un jeu avec un tel choix de personnages-joueurs (sic).

            Au final, Sony accepte de le financer… et ça donne ça :
            http://www.lemonde.fr/festival/article/2016/07/07/life-is-strange-le-jeu-video-francais-qui-a-emu-les-joueurs-a-travers-le-monde_4965435_4415198.html

            Puis ça :
            http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/07/27/life-is-strange-plus-grand-succes-critique-du-jeu-video-francais-en-2015-sera-adapte-en-serie-tv_4975532_4408996.html

            Le jeu vidéo c’est mon métier, et celui-là a été l’une de mes meilleurs expériences vidéoludiques.
            C’est une sacré victoire car ça donne une preuve à tout le monde que le genre du personnage n’est pas si important que ça, ce qui compte c’est la façon dont on traite la narration, la psychologie des dits personnages, et que des femmes peuvent très bien avoir le même succès que des hommes sans pour autant que ce soit grâce à des attributs physiques.

            C’est non seulement une avancée contre le sexisme, mais aussi pour beaucoup de sortes de discrimination : les obèses, les homosexuels, les geeks/nerds, et j’en passe…

            Dontnod avait déjà eu du mal à trouver un éditeur pour leur précédent jeu de type action/combat (Remember Me), qui mettait en scène une femme dont le métier était de modifier les souvenirs des gens. Il n’a pas connu le même succès, plus pour des raisons de gameplay que de scénario ; le personnage principal avait fait l’oeuvre d’un traitement beaucoup plus avancé que ce que l’on trouve habituellement dans ce genre de jeux.

            Dontnod n’a jamais lâché le morceau, s’est battu bec et ongles pour imposer leurs choix aux éditeurs.

            Et si jamais tu veux essayer (je pense que ça vaut le coup) :
            http://www.numerama.com/pop-culture/184342-life-is-strange-jouez-au-premier-episode-gratuitement.html

            Conseil : utilise des écouteurs ou un casque, pour une meilleure immersion. Et surtout prend ton temps, fouille l’univers. 🙂

  28. article intéressant! je me permets juste une petite digression, concernant la diversité dans l’illustration (du coup il s’agira plutôt de diversité physique, puisque l’histoire décide du genre des personnages). J’aime beaucoup les livres illustrés (on les trouve dans la section enfant…ce qui est très limitatif parce qu’il n’y a pas d’âge pour apprécier! bref), ben l’immense majorité du temps, les personnages sont blancs, à moins que l’histoire ne se déroule dans un « pays lointain » fantasmé ou explicitement dans un continent ou pays particulier… Et je pense à des livres vraiment chouettes, avec des dessins magnifiques, ça n’empêche pas (les albums de Lacombe, qui a beaucoup illustré…je peux toujours me tromper mais à part miss Butterfly qui se déroule au japon il me semble, les personnages son blancs). Et puis il y a cette illustratrice, Rébecca Dautremer, qui justement, diversifie vraiment ses personnage dans leurs couleurs de peau/origine ethnique, leurs styles vestimentaires aussi, leurs morphologie (des minces des gros des grands des petits etc). Je trouve que Alice au pays des merveilles est un exemple édifient: la version de Benjamin Lacombe est superbe mais somme toute assez clichée (ce qui peut être un choix bien sûr…): Alice est une petite blondinette aux long cheveux ondulés habillée à la mode victorienne, tous les personnages sont blancs. Pourquoi pas, ça correspond à une certaine esthétique, aux clichés d’une certaine époque, mais le problème c’est qu’on trouve rarement autre chose… Dans la version de Rébecca Dautremer, Alice ressemble à la vraie Alice qui a inspiré Lewis Carol (cheveux noirs et courts), et les personnages qu’elle rencontre ne sont pas tous blancs (à l’image de l’œuvre de Dautremer en général), l’esthétique générale est aussi, je trouve, plus inventive. Bref, tout ça pour dire que dans l’illustration (en France en tout cas, j’ai pas regardé ailleurs), j’ai l’impression qu’il y a cet espèce de présupposé qu’un personnage sera forcément blanc, à moins qu’il ne soit fait mention dans l’histoire qu’il ne l’est pas (petit renvoi au commentaire plus haut qui dénonçait le fait qu’un personnage homo devrait l’être pour une raison, sinon il ne devrait pas l’être; là c’est un peu pareil, les personnages illustrés sont par défaut de type blanc européen la plupart du temps)(bon ok, pour le coup l’illustration n’est que le reflet de notre société, c’est pareil dans les films, les acteurs noirs se voient proposer des rôles clichés, et il y a surement le même genre de problème dans les romans). Je terminerai avec une petite anecdote d’un cours d’art plat au collège. On apprenait à dessiner des visages, et la prof en voyant mon croquis, m’a demandé de rectifié parce que mon bonhomme avait le visage, je cite « trop typé ». –> traduction, apprends d’abord à dessiner des personnages neutres, c’est à dire typés européens, une fois que tu auras maitrisé ça tu pourras les diversifier un peu si l’envie te prends d’illustrer des contes traditionnels.

    1. J’adore Rébecca Dautremer ! Je possède plusieurs originaux d’elle ! (du temps où elle était encore dans mes moyens. Aujourd’hui, sa côte s’est envolée, tant mieux pour elle).
      A part ça, votre anecdote finale est consternante… Vous avez dû en manger votre chapeau !

  29. Je pense que les filles, au lieu de demander aux garçons d’écrire des histoires qu’elles aimeraient lire, feraient mieux de prendre la plume et d’écrire.
    Ceux/Celles qui créent des choses intéressantes n’ont ni le temps, ni le besoin de se mêler des créations des autres.
    Une idée progresse durablement quand les gens y adhèrent, pas en forçant les choses. Proposez des histoires touchantes et crédibles avec les critères de cet article est la meilleure façon de pousser les choses dans une direction. Est-ce possible ? Si vous pensez que oui, faites-le. Et adressez cet article à vous-même.

    1. Parfois, quand je lis les commentaires, j’ai juste l’impression que les gens n’ont pas du tout lu l’article. Et au fait, vous êtes sur un blog d’autrice. Bisous quand même.

      1. « Je viens de finir un bouquin sexiste. J’en ai parlé avec l’auteur (c’est un copain très sympa), il a été tout surpris. Pourtant, après discussion, il est tombé d’accord avec moi : oui, c’est vrai, son bouquin est sexiste. Pas méchamment macho, pas violemment misogyne, non. Juste emprunt d’un sexisme ordinaire, qui se traduit dans son livre à la façon d’une loupe qui amplifierait les tares de notre société. »

    2. L’erreur c’est de penser que seuls les hommes peuvent être machistes. Il y a beaucoup de créations de femmes qui sont tout aussi sexistes que celles des hommes. Le sexisme est une tendance de la société. Et donc il n’est pas vraiment question de « filles » qui râlent après les « garçons » (ils ont quel âge ces gens exactement ?), mais plus de gens conscients des problèmes que posent les clichés des genres et qui essaient d’y opposer leur ressenti personnel. Tout le monde ne veut pas forcément être auteur, mais on a tous le droit d’être un public alerte et critique.

  30. […] Films Body-Shaming/TCA – Liste de 2 films. Les vies de Thérèse : une trahison? Livres féministes – Liste de 12 livres. Collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme. Guide à l’usage des auteurs qui écrivent des livres sexistes (mais qui font p… […]

  31. Bonjour

    Cet article a été partagé sur fb et je suis ravie de l’avoir découvert car, auteure moi même, c’est précisément ce que contre je me bats. J’écris une saga sur un groupe de rock qui s’aime, (ce sont des hommes) et je suis très en colère contre les auteures qui écrivent des histoires de mecs entre eux (dit auteures M/M) car c’est ça, exactement : quasiment pas de femmes et quand femme il y a c’est la maman, la putain, la femme-du-meilleur-ami-hétéro-du-héros. Je me suis battue férocement pour éviter cet écueil : mais moi j’ai un avantage : j’aime vraiment les femmes.

  32. Merci pour cet article qui rappelle malheureusement à quel point certaines oeuvres sont stéréotypées… A ce propos, as-tu aperçu cette fausse bande annonce ? https://www.youtube.com/watch?v=doYkrYCw3W4
    Merci aussi pour ton blog sur lequel je n’avais pas encore pris le temps de commenter. Depuis que j’ai lu ton article, je n’hésite plus à utiliser les mots « autrice » ou « écrivaine » (enfin, si, j’hésite, mais c’est surtout parce que je n’ai jamais été publiée ce qui est un autre problème ^^)

    1. Ah, non ! Je ne connaissais pas ! Merci pour le lien !
      Et bon courage pour la publication. C’est un long mais beau chemin !

  33. Merci beaucoup pour cet article. Etant justement en train d’écrire une histoire avec une femme (très enfant) comme personnage principal, je me demandais comment éviter les écueils du sexisme innocent. Tu m’as donné quelques éléments de réponse dont je me servirai assurément et je t’en remercie.

    Je suis un homme, et donc mal placé pour comprendre la psyché d’un personnage féminin (surtout dans ses rapports avec le masculin). Mais j’ai envie de relever ce genre de défi, de parvenir à développer des critiques sur le sexisme primaire aussi justes que celles de Marion Zimmer Bradley (bon dieu quelle femme !) au travers des personnages. Je ne prétends pas y arriver mieux que les autres, mais je ferai de mon mieux en restant ouvert à la critique.

    Cependant, et même si je crois comprendre la frustration des femmes à l’égard du traitement des personnages féminins à l’heure actuelle, j’ai peur qu’il ne faille encore du temps avant de voir apparaître une véritable parité homme-femme dans le monde des histoires. Nous vivons dans une société essentiellement masculocentrique depuis déjà des siècles et des siècles et encore beaucoup de femmes participent aussi activement à la création d’un monde injuste pour les femmes que les hommes. L’imaginaire collectif traduit un reflet des normes sociales en vigueur et le fait de voir des femmes mal traitées en tant que personnage n’est certainement pas anodin. Mais si l’individu est capable de comprendre qu’il faut changer, la masse, elle, est beaucoup plus lente à la détente. Changer les mentalité se fait d’abord seul puis, progressivement, touche le monde et seulement après, ces nouvelles mentalités deviennent normes. Le problème, c’est que comme disait Richard Matheson « c’est la majorité qui définit la norme ». Pour le moment, je crois que le public a encore besoin (même si je crois pour ma part que c’est un faux besoin) de voir un homme aux commandes du récit et de penser que la présence de la femme n’en change pas radicalement les choses (sauf si elle est bonne). Je trouve ça triste, mais je me dis que nous évoluons, car même Superman (pourtant la caricature ultime du mâle dominant) en vient de plus en plus à douter de sa propre puissance et de son rôle. C’est, je pense, la période de l’imaginaire dans laquelle nous nous trouvons : l’homme remet en question son pouvoir. Demain, je crois que l’homme remettra en question la faiblesse (ou la prétendue force) qu’il perçoit en la femme, tout simplement parce que les derniers à croire en cette faiblesse n’auront un jour plus le choix. Heureusement qu’il y a des pionnières (et des pionniers) comme Jane Austen, Rebecca West ou Marion Zimmer Bradley (oui encore, mais putain quelle femme !) pour secouer l’opinion publique.

    Car pour l’instant, même si c’est chiant de savoir que ça ne devrait pas être un tel sujet de débat et que le monde des hommes est parfois tarte à bouffer des pieds de chaise, parler, militer et éduquer à petite échelle autour de la parité des sexes (surtout dans l’imaginaire collectif) reste actuellement, je crois, le meilleur moyen de faire changer les choses à grande échelle. Concernant le monde des histoires, sans doute vaudrait-il mieux se dire en tant qu’auteur « je vais créer un bon personnage » plutôt que de dire « je vais créer un personnage féminin (fort ou outillable, c’est selon) ». L’intention de création a, sur le cerveau du spectateur, une importance considérable, même inconsciemment.

    En espérant ne pas avoir été insultant sans m’en rendre compte, auquel cas, je serais ravi qu’on me le signale.

    1. Je vous rejoins beaucoup… Mais vous n’imaginez pas comme je suis ravie de l’impact de cet article. J’en suis à plus de 7000 vues et beaucoup de lecteurs sont des auteurs qui m’ont dit se remettre en question à la lecture de ces arguments. Vous imaginez l’impact global si tous leurs livres présents et à venir évoluent même doucement dans cette direction ? Le nombre de lecteurs touchés indirectement que ça représentera au final ?
      ça reste une petite goutte d’eau, mais j’ai l’impression d’avoir fait un chouette boulot de colibri 🙂

      1. Avec plaisir. Je pense simplement que vous faites la seule chose valable à faire pour le développement d’une société plus juste : communiquer et agir. Mais même si c’est simple, c’est pourtant beaucoup, surtout pour l’instant.

  34. Sinon merci pour la recommandation 🙂
    Mais je voudrais ajouter un truc à la question sur le handicap. Dans mon avant dernier roman jeunesse, il y a un jeune garçon homo. J’ai lu et entendu souvent :
    « Mais ça sert à rien qu’il soit homo dans cette histoire ! »
    En effet, les critiques ont raison, le fait que Sam soit hétéro ne changerait pas une virgule du scénario ^^ sauf qu’il est là, et qu’il a le droit d’y être, sans devoir faire des « trucs d’homo » (allez savoir quoi^^) pour justifier sa présence dans le bouquin.

    1. Whoo, l’argument « ça sert à rien qu’il soit homo » est encore d’actualité ? Je suis toujours épatée !

    2. Oui cela dit, je me rends compte que le raccourci : homosexualité./ handicap peut paraître curieux (voire bizarre 😉 ) en fait je parle représentation et acceptation de la représentation bien sûr 🙂
      (et sinon, je mets souvent des héros noirs dans mes livres, on sait jamais) (mais ils font pas « des trucs de noirs »^^)

      1. Je pense (j’espère) que tu vas sans doute beaucoup aimer lire les romans d’Isabelle Bauthian et tout particulièrement le manuscrit sur lequel elle vient de finir de travailler… « Face au dragon ».

  35. Je trouve étonnant qu’on puisse traiter Lois Mac Master bujold de sexisme. Qu’elle DÉCRIVE des mondes sexistes nul doute, (et comment y survivre), mais ses livres passent tous le test de Bechdel haut la main.
    Et si Cordelia Vorkosigan n’est pas une vraie femme, je m’en fous, quand je serai grande, je serai comme elle.

    1. Salut Jeanne, ah, bah j’ai pas arrêté de parler de tes bouquins dans les commentaires 🙂
      Peux-tu me dire à quoi précisément tu fais référence ? Je n’ai pas lu l’autrice dont tu parles (à part une petite adaptation BD, ça compte pas), du coup, je ne vois pas…

      1. ce n’est pas toi qui a dit cela mais un de tes commentateurs 🙂
        je m’inscris en faux contre son analyse 🙂 très réductrice et sans doute liée au fait que Bujold est très souvent cantonnée à tort dans une sf « militariste » qui n’a pas bonne presse en général. C’est bien dommage , ses persos de femmes sont criants de vérité.

        1. Ah oui, ok. ça poste tellement vite que je n’ai pas le temps de répondre à tout en détail… Tant qu’on reste dans le débat sans animosité, j’avoue que je suis plutôt satisfaite.

  36. Merci pour cet article fort pertinent. C’est quelque chose que j’essaye de mettre en pratique dans mes albums BD et, il y a toujours du travail à faire. Comme quoi, on nous a tellement habitué à voir des femmes cantonnés dans de rôles traditionnels, que ça a fini par nous sembler naturel. Il y a quelques temps, je soulevais une question auprès de mes collègues auteurs de BD quant aux minorités qui sont carrément exclues de notre l’imaginaire fictionnel: Quand est-ce la dernière fois que vous avez choisi de dessiner une personne handicapée sans que sa différence soit nécessaire au scénario? Sans que sa présence soit justifiée par son infirmité? La question peut aussi se poser par rapport aux minorités culturelles, sexuelles.

    1. C’est marrant que vous en parliez parce qu’on est plusieurs auteurs à s’être précisément rendus compte qu’on niait complètement l’existence des personnes racisées dans la culture et qu’elles devaient beaucoup en souffrir. En fantasy en particulier, mais pas que.
      Du coup, on est plusieurs à écrire en ce moment-même des romans dont le héros (et pas juste le side-kick) est une personne rascisée.
      Autre fait « amusant », voilà quelques années, j’avais lu des articles sur le racisme dans le monde de la danse. Du coup, j’avais créé une héroïne algérienne qui voulait devenir danseuse (ah, et pour le sujet qui vous intéresse elle avait aussi une petite soeur myopathe très présente, parce que ça m’agaçait qu’on ne voie jamais de handicapés). Et à l’époque, j’étais si naïve que je n’avais même pas remarqué qu’elle détonnait complètement non pas juste dans la danse… mais aussi dans le milieu de la BD !
      Pour le handicap, c’est un thème cher à une personne de mon entourage, je le traiterai donc, mais je prendrai le temps de faire ça bien… Vous avez raison, nous avons le devoir de repenser cela.
      Avez-vous vu au passage, le clip handisport des Jeux Olympiques de Rio ? Il est extraordinaire !
      http://positivr.fr/jeux-paralympiques-spot-promotion-channel-4/

      1. Je l’ai vu et c’est justement cette vidéo qui m’a poussé au questionnement précédent. Bien qu’il soit extraordinaire, il est involontairement pernicieux . Pour une personne vivant avec un handicap, il faut être exceptionnellement douée comme ces athlètes pour que les caméras se tournent vers vous (ou pour que des auteurs s’intéresse à vous). Quand est-ce que la personne handicapée pourra être représentée sans que ce soit uniquement à travers sa limitation ou ses exploits autour de cette limitation? Quand auront-ils des rôles au cinéma, à la télé, dans des BD les représentant comme des citoyens, des parents, des enfants, des fonctionnaires, des professeurs, des passants sur la rue, dans le métro… Je suis en pâmoison devant ces athlètes mais, bien malgré eux, ils donnent une image tordue de la réalité du handicap puisqu’ils sont les infimes exceptions auxquelles peu peuvent aspirer. Et comme on ne voit pas de handicapé ailleurs, voilà l’image que les gens ont quand on évoque ceux qui vivent avec des limitations.

          1. Dans Breaking bad, le fils a une paralysie qui ne semble pas véritablement avoir d’incidence sur le scénario, il me semble.

            J’ai beaucoup aimé l’article. Confrontant et nécessaire.

  37. Merci beaucoup pour cet article! C’était quasiment parfait! Cette année je vais devoir faire un mémoire en Edition et j’ai justement choisi la position de la femme… en SF cette fois! Vous imaginez déjà à quoi ça va ressembler je pense vu les classiques de SF ; on pourrait tous les regrouper avant d’avoir ne serait-ce qu’une dizaine de personnages féminins (encore moins s’il nous faut des personnages féminins développés évidemment).
    Si vous avez des livres, auteurs (hommes, femmes ou autres, peu importe) à me recommander – que ce soit parce qu’ils sont très sexistes, féministes au contraire (ne passe pas le bechdel inverse par exemple, ou reposent sur une société matriarcale), ou très bien équilibrés (comme nos chers Terry Pratchett) – n’hésitez pas à m’envoyer un message, ici ou par mail! Apparemment votre domaine c’est plutôt la fantasy, m’enfin fantasy et SF se chevauchant souvent (TP lui-même a touché aux deux après tout), je ne pouvais pas ne pas demander.
    Autre chose: comment faîtes-vous comprendre à un ami auteur que ce qu’il écrit est sexiste? J’ai beau essayé de faire passer le message quand je fais des lectures, de les rassurer, en leur expliquant que c’est parce que la société les a « formatés » (méchant mot, mais pourtant c’est le bon) à penser que le sexe mâle était « la base » (ce qui donne souvent le syndrome de la Shtroumpfette), la plupart n’arrivent pas à voir en quoi la faible quantité de personnages féminins, le fait que ces personnages soient tous « badass&sexy » ou le fait que leurs descriptions incluent toujours à un moment donné la forme de leur poitrine (voire de leurs tétons) soit un problème. La dernière fois, un auteur m’a expliqué son point de vue: « bah, je suis un homme, alors c’est normal que je m’intéresse aux poitrines et que je décrive mes personnages féminins comme ça! » La vexation n’est pas bien loin après ça alors souvent je laisse passer… espérant qu’ils écouteront la prochaine fois.
    Encore merci en tout cas, cela fait du bien de voir des auteurs être alertes à ce genre de problème! Vous serez sur ma liste dès que je passerai à la fantasy!

    1. Alors je lis assez peu de SF, mais là tout de suite, en super bouquin non-sexiste, je pense à Celle qui a tous les dons, tout simplement génial (post-apo).
      Sinon, c’est vraiment entre la fantasy et la SF, mais je vous recommande l’Héritière et Alouettes de Jeanne A-Debats, très féministes pour le coup.
      Sinon, sur le côté « comment je fais », la réponse est « difficilement ». Pour un collègue qui se montre intéressé et qui le prend bien, il y en a dix qui se moquent (en groupe, hein, sinon c’est pas drôle) de mon côté militant. Néanmoins, je ne lâche pas l’affaire, parce que même si c’est moins confortable que rester dans le rang en ricanant en choeur, je sens que petit à petit le message passe, même chez des gens qui se montraient au départ particulièrement virulents.

    2. Bonjour, Avez-vous lu Le cycle des robots d’Asimov ? Une femme (une seule) fait partie de l’équipe scientifique. L’auteur a pris un contre-pied intéressant : la femme n’est pas très jeune, pas « sexy », décrite comme repoussante et célibataire… D’après les spécialistes, Asimov était misogyne.

      1. Oui, c’est vrai que le manque de femmes dans Fondation m’a toujours beaucoup dérangée… Dans mon souvenir, ça s’atténue de tome en tome tout de même… Non ?

        1. Cela s’atténue, mais avec difficulté. Son grand personnage de sa série de nouvelles sur les robots est effectivement une femme qui représente un « contre-stéréotype » de la femme. Personnage intéressant c’est vrai, si ce n’est qu’elle est justement « douée » parce qu’elle n’a pas toutes ces autres caractéristiques propres aux femmes « normales » (d’après Asimov, j’entends). En bref: elle vit pour son travail et n’est pas « sentimentale ». Ce qui lui sera d’ailleurs reproché par ses collègues masculins jusqu’à ce qu’elle ait un excès de sentimentalisme pour un robot qu’elle « adoptera » (oui, car toutes les femmes veulent des enfants, c’est bien connu, que serions-nous sinon?). Asimov brosse donc généralement deux types de femmes: des femmes sentimentalistes ou des femmes avec des comportements « masculins ». Les femmes sentimentales auront le défaut d’être trop sentimentales, les autres, de ne pas l’être assez. Au fond, ses femmes sont les mêmes: elles ne sont jamais traitées en êtres humains complexes. Bien sûr, je suis très manichéenne en disant cela. D’après ce que j’en ai lu, il était conscient de ce problème et essayait de le rectifier, c’est pourquoi il a, à plusieurs reprises, créé des personnages féminins. J’ai été tout de même déçue en lisant les derniers tomes de Fondation lorsque je me suis rendue compte que les progrès qu’il avait faits dans ce sens (avec ses autres œuvres) n’avaient finalement eu que peu d’impacts pour Fondation 2, où les personnages féminins n’apparaissent que pour être rabroués par le personnage principal ou utilisés sexuellement.

          1. Hé hé ! C’est tellement loin… ! Des lectures de collège-lycée pour moi… Je n’avais évidemment pas du tout le recul que j’ai aujourd’hui pour voir ce qui posait souci. Merci pour votre éclairage !

          2. Je suis assez d’accord sur votre analyse d’Asimov^^’ Fondation peut toujours mieux faire…

            Je reste toujours sous le choc de « Ravages » de Barjavel que j’ai lu récemment. Niveau personnages féminins on n’est pas très gâtés… et ils sont justes cités pour être sauvés, à peu de choses près. Mention spéciale à la polygamie instaurée à la fin du livre par le héros-patriarche super viril, parce qu’il naît toujours 4 filles pour 1 garçons et que la France a besoin de se repeupler fissa depuis la fin de l’électricité.

            Si quelqu’un a lu d’autres livres de Barjavel et qui pourrait comparer, je suis très intéressée.

          3. J’avais étudié Barjavel à la fac en tant que grand misogyne. ça faisait rire notre enseignant, mais il n’avait pas cherché le moins du monde à nous le cacher. J’ai dû lire 4 ou 5 romans de cet auteur : pas un pour rattraper l’autre. A côté de ça, il a écrit des chroniques journalistiques passionnantes !

  38. En fait, tout cela n’a pas l’air tellement sorcier ; je me rends compte que j’avais évité la plupart des pièges dans la plupart de mes longs écrits.

    Par contre, la question que je me pose, et que je vous pose, c’est de savoir si ces règles sont également valables pour des nouvelles courtes, de celles qui ne font que quelques pages ?
    Là par contre, m’est avis que ce n’est pas aussi facile. Enfin, je ne sais pas. Qu’en pensez-vous ?

    1. En fait, techniquement, toutes ces règles sont contournables sans verser dans le sexisme. C’est juste que le sexisme a tendance à s’exprimer par ces axes, donc qu’il faut être vigilant sur ces points.
      Vous pouvez tout à fait écrire une nouvelle constituée uniquement de personnages masculins sans qu’elle soit sexiste le moins du monde 🙂

      1. Merci pour votre réponse, et aussi pour cet article.
        J’avoue un peu puérilement que j’ai éprouvé une certaine fierté en prenant conscience d’avoir éviter les écueils.

  39. Je vais plutôt proposer aux auteurs et auteures d’écrire ce qu’ils est elles ressentent et ne se laisse imposer aucune rectitude politique, religieuse, sexiste ou raciste que ce soit. L’art n’a de sens que dans la liberté d’expression totale. Avec respect, j’espère qu’aucun auteur ne suivra ces conseils sans quoi, la littérature encadrée m’apparaîtra bien triste et désincarnée. Après, on est libre de ses choix de lecture certes.
    Très cordialement

    1. Et la palme de celui qui est passé complètement à côté du sujet est remise à…
      En fait, ce que je dis c’est précisément que la littérature est encadrée par nos propres préjugés et que ce serait pas mal de les démolir un coup pour être plus libres et plus conscients de ce qu’on écrit.
      Cf, le titre de cet article.

    2. C’est typiquement le genre de commentaire qui vient de quelqu’un qui n’a pas de soucis de représentation. Il ne s’agit pas de forcer les gens à dire et penser tous la même chose, mais d’inciter les auteurs à s’ouvrir l’esprit et à reflechir sur les personnages, les clichés, et ce qu’on a envie d’apporter aux lecteurs. Si on n’a pas cette envie de reflexion ( quelle que soit la conclusion, vous avez parfaitement le droit d’etre reac et matcho mais faut pas s’étonner d’être critiqué) je doute qu’on puisse être un auteur décent. Je trouve ça fantastique qu’on voit comme une restriction un guide qui a pour but la diversité. Les gens peut être garçon, fille, fluide ou agenre ; homo, hetero, bi, pan, asexuel ; de diverses couleurs et ages et corpulence ; etc, et il est PLUS que temps d’en tenir compte dans la création.
      Mais merci pour cet article:)

  40. Bonjour !
    Bon article, qui pousse à l’introspection et au combat de la mauvaise foi (comment ? Le genre que j’adore lire est forcément parfait, voyons !).
    Je me suis souvent fait la réflexion de râler sur un personnage-fonction dans un bouquin, et c’est souvent le cas de personnages féminins, que ce soit parce qu’elles sont ‘forcées’ (comprendre mettre un personnage féminin pour le simple fait de le faire, alors qu’elle ne sert à rien. Coucou Tauriel.) ou carrément parce qu’elles rentrent dans les catégories listées au-dessus.
    Le seul élément avec lequel je ne suis pas d’accord, c’est le ‘syndrome Galadriel’. Quand on parle de fantasy, ce genre de personnage est important et nécessaire d’après moi, et que ce soit un homme ou une femme ne change pas le fait qu’on en ait besoin. Au passage, Galadriel est une elfe, donc elle est ‘au-dessus’ de la même manière qu’Elrond par exemple, mais elle n’est pas pour autant insipide ou même parfaite ou de marbre.
    Les codes de la fantasy dans la construction des univers font que les auteurs ont recours à des personnages qui évoluent dans des domaines différents de celui des héros, et il faut pouvoir le montrer assez rapidement. D’où le détachement, l’arrogance, la froideur, etc. Du coup, je trouve ça justifié, à mon humble avis 😉

    J’aimerais bien avoir ton avis sur la Roue du Temps si tu l’as lu, parce que cette série est centrée sur trois personnages centraux qui sont des hommes, mais possède une quantité colossale de personnages principaux féminins qui, d’après moi, sont assez magistralement bien écrits 🙂

    1. Pour Galadriel, je vous rejoindrais si elle n’étais pas si dramatiquement seule dans l’histoire…
      Pour la Roue du Temps, j’ai décroché, désolée. Mais je sais que j’ai raté un truc. Je m’y remettrai peut-être un de ces quatre !

      1. Bonsoir,
        Cela fait longtemps que j’ai lu la roue du temps (et je ne l’ai jamais finie d’ailleurs), mais si je me souviens bien, pas mal de femmes dans la série n’ont pour unique interaction avec les hommes que le seul fait de les tabasser verbalement.
        Dans mes souvenirs, Egwene, Nynaeve ou Elaine sont ainsi très promptes à crier sur Rand et à lui dire qu’il n’a rien dans le crâne.
        Si ces personnages féminins sont « forts » (pouvoirs politique, magique etc) je trouve que l’auteur a tendance à leur donner un rôle de colériques sans fondement, ce qui fait qu’elles baissent dans mon estime et en deviennent ennuyantes pendants ces scènes.
        Il est possible que mes souvenirs me jouent des tours mais je pense qu’au final il faut juste savoir doser. En l’occurence, voire qu’il n’y avait que des rapports de domination (nous devons contrôler ces aes sedai/ nous devons contrôler le dragon et ses hommes) entre les deux sexes m’avait sérieusement ennuyé (la lenteur de la série n’aidant pas non plus).

        Autre chose, c’est vrai qu’il y a beaucoup de personnages féminins, avec un background et des caractéristiques décrites, et des scènes avec des personnages féminins uniquement. Mais j’aimerais bien avoir des statistiques sur ce que représente ce nombre de personnages/scènes sur le total (vu que dans cette série il y a de nombreux de personnages)

        Au plaisir de vous lire

  41. Vous vous y connaissez en féminisme, c’est indéniable. En Narrative Design et en Character Design, en revanche, ça ne tient vraiment pas la route. Le sexe et l’apparence physique d’un personnage est primordial lors de l’écriture d’un personnage, autant que son rôle, son comportement et son vécu. Si parmi une douzaine de personnage, un seul est une femme, et bien ainsi soit-il. Il n’y a rien de sexiste dans cette situation, les relations entre les personnages et la synergie avec le récit pourront rester identique. Par contre, devoir changer le sexe d’un personnage pour respecter un quota, ça, c’est sexiste. Et c’est bien dommage quand c’est ce que vous invitez à faire.

    1. En fait, vos arguments sont en partie juste, mais votre base est biaisée, du coup vous atterrissez à côté (et puis au fait… je viens de la BD quand même, hein…).
      Mais j’ai trop la flemme (et pas trop le temps, surtout) de vous expliquer le souci en détail. Tant pis !
      S’il y a quelqu’un de motivé (et de gentil, je préfère), je lui laisse la parole.

    2. Bonjour sbrd,

      C’est moi la gentille et motivée aujourd’hui 🙂
      Il n’y a pas d’histoire de quota. Nous ne demandons pas à ce que les livres reflètent les statistiques du monde réel. Ce qu’Audrey défend ici (et je suis pleinement d’accord avec elle), c’est que la production culturelle (ici, les livres) est porteuse de représentations qui influencent notre perception du monde. Or, ces représentations sont biaisées par le sexisme ambiant, que nous avons tous et toutes inévitablement intériorisé. Seulement, certains auteurs et certaines autrices n’ont pas envie de propager ces représentations sexistes : c’est à eux que cet article s’adresse, en pointant les manifestations les plus récurrentes du sexisme dans la littérature. J’imagine bien que vous souhaitez écrire des histoires qui ne soient pas la copie conforme de ce qui a été écrit avant vous : il peut être salutaire de s’interroger, quand vous créez un personnage, de vous interroger sur vos automatismes. De vous demander s’il est vraiment si intéressant de créer une femme fragile et attachante uniquement pour que son viol donne la motivation au héros d’aller accomplir quelque chose. Si réutiliser pour la cent millième fois l’archétype de la maman ou de la putain est vraiment utile à la narration. Cet article n’est pas injonctif : si vous souhaitez continuer à écrire des histoires dans lesquels les femmes sont dans leur rôle stéréotypé de femme et les hommes dans leur rôle stéréotypé d’homme, grand bien vous en fasse. Ce n’est pas le cas de tout le monde ici, et cet article donne des clefs très utiles pour s’interroger sur nos automatismes.

      Bien cordialement 🙂

      Nina

      1. Bonjour LaPalice !

        Merci pour cette réponse !

        C’est absolument vrai ; il est indispensable de se poser les bonne questions avant d’écrire quoi que ce soit, et celles suggérées dans ce guide en font toutes parties : Je n’avais effectivement pas interprété ce guide de la bonne manière, pensant que c’était surtout des véritables contraintes que vous invitiez à respecter, et non des interrogations que vous souhaitiez installer. (Étant féministe, et entouré de féministes, j’oublie encore trop souvent que certaines personnes ne connaissent pas ces quelques détails.)

        Mes plus plates excuses, c’est un très bon article.

        1. A chaque fois, j’ai l’impression de prendre toutes les précautions… Et j’en oublie toujours ! Je serai plus vigilante la prochaine fois !

      2. La réflexion, c’est une chose,mais censurer une oeuvre, imposer des corrections parce que ca ne correspond pas a votre vision du monde c’est du terrorisme intellectuel. Or c’est bien ce que pratique Audrey d’après ce qu’elle dit. Je vous fais donc remarquer que toutes les dictatures avaient ce point en commun de contrôler , modifier ou interdire la production artistique selon qu’elles étaient jugées conformes ou non a une idéologie. Idéologies qui, selon leurs défenseurs, se prévalaient toujours de « bonnes intentions » comme le fait cet article. La liberté d’expression , la liberté artistique, ne sont, par essence, pas destinées à plaire à tout le monde, mais si on les appelle libertés, c’est justement parce qu’elles se passent très bien des comités de censure, des ligues de vertu ou des corrections « bienveillantes » d’ idéologues féministes.

        1. Merci pour ce grand moment d’argumentation, qui nous aura au moins permis de constater que la sensibilisation n’est pas une perte de temps. Mais comme je n’en ai pas à perdre avec ce genre de commentaires qui dénote une volonté de *ne pas* se renseigner sur le sujet, je m’abstiens.

          Bonne journée.

    3. Le problème, c’est que c’est beaucoup plus souvent 12 hommes et 1 femme que l’inverse. Si l’auteur-e n’est capable de créer que des personnages masculins intéressants, c’est qu’il/elle a un problème (qui vient sûrement aussi de ce dont il-elle a pu se nourrir en termes d’œuvres par le passé).

  42. Tres intéressant…et qui remet en cause.
    Je suis dans l’écriture d’un roman historique (Corse du XVIII ème siècle , dans le genre patriarcal on ne fait pas mieux) et l ‘un des deux héros principaux est une héroïne. L’autre étant un personnage historique possédant une stature imposante… J’ espère avoir évité la plupart de ces clichés.
    (Même si elle est plutôt jolie et blanche… )
    Merci pour tout cela !

    1. Tu te fais du soucis pour rien, je pense. A plus forte raison si tu te poses la question.

  43. Super article, merci ! Je crois que c’est Ridley Scott qui avait dit, quand on lui avait demandé comment il avait réussi à faire un personnage féminin aussi convaincant que Ripley : « Si vous voulez écrire un bon rôle féminin, écrivez-le pour un homme et donnez-le à une femme. »

  44. Très bon article. Les conseils sont pertinents, simples. Ils permettent d’empêcher de tomber dans des clichés vus et revus (pléonasme…) qui, en plus d’être sexistes (ce qui est déjà suffisant en soi même), rendent parfois (souvent?) les livres ennuyeux.

    S’agissant de la trilogie du Seigneur des anneaux, je pense aussi que le détachement de Galadriel est en partie dû à son statut d’Elfe. Cependant on ne peut pas nier que Tolkien n’apprécie pas particulièrement les personnages féminins, qui sont rarissimes dans la trilogie. Je crois que le personnage qui me posent le plus de problèmes et Eowyn (là je me rappuie sur le film, mais je crois que les événements sont assez semblables dans les livres) qui est présenté comme capable de tuer un Nazgûl (avec ce jeu sur le sens du mot « homme » que je trouve assez sexiste en lui-même et clairement essentialiste), mais qui (dans le film particulièrement) est réduite à aimer Aragorn sans retour et à ne pas savoir faire la cuisine…

  45. Trèèès pertinent, trèèèès pratique…

    J’aime beaucoup que tu déclines en une checklist facile à tester (+10 pour les syndromes Trinity et Shtroumpfette). Tout le monde devrait s’en inspirer, même les filles c’est vrai 😉 Je me suis surprise plus d’une fois à virer dans le sexisme et j’y ai pas mal réfléchi aussi sur mon blog car ça me perturbait pas mal.

    Tu l’abordes à plusieurs reprises mais pour moi c’est le coeur: je pense que le véritable problème vient que les héroïnes dans un roman n’en sont souvent pas. Elles sont juste des « plot device » des outils de narration qui servent l’intrigue et qui n’ont pas de volonté propre, des personnages 2D, du carton pâte. Les auteur(e)s réservent leurs personnas complexes pour les mâles.
    D’une part.

    De l’autre, soyons honnête, c’est que souvent nous ne faisons pas notre taf.
    Créer un personnage ça prend du temps, ça demande de se poser mille questions, et pas seulement sur son apparence physique ou ses qualités qui seront utiles dans l’intrigue. ça demande de connaître son passé, jusqu’à sa naissance (était-il élevé dans un schéma secure, indépendant ou intrusif?). ça demande de savoir quelles sont ses douleurs, ses rêves, ses objectifs, ses besoins conscients et inconscients, sa démarche pathologique comme dirait Elizabeth George. Une fois que l’on a fait tout ce travail, en écriture automatique, presque en transe, femme ou homme, le personnage sera bien plus qu’un objet de carton pâte, utile ou non dans l’intrigue, ce sera presque un être humain. Force sera de constater que même les femmes ont des ambitions et sont imparfaites. Et là, nos héroïnes auront la volonté de s’imposer dans l’histoire car elles sauront enfin ce qu’elles veulent! (attention,elles risquent de voler la vedette à votre héros, car on le sait bien, les femmes ont plus de gnack que les hommes 😉

    Malheureusement, c’est une erreur que nous faisons souvent (et je parle d’expérience 😉 de négliger nos personnages secondaires, qui sont, par le plus grand des hasards… des femmes! et là, cf. ta checklist pour identifier le symptôme ^-^
    merci

  46. Article très cool!
    Par contre en me creusant la tête je n’arrive pas a trouver un/des gros bouquins de fantasy bien connus étant sexiste d’après ces critères, sauf SDA et peut être les livres « ado/jeune adulte » (genre HP et autres).
    Vous auriez quelques exemples en fantasy « adulte »?

    Mais c’est assez sympa d’essayer de comparer cette grille de lecture à des bouquins que j’aime bien:

    -L’assassin royal: univers se voulant non sexiste en lui même (pas de distinction homme/femme pour les soldats par exemple). Des rôles clefs sont données à des perso feminins (Kectricken et La dame blanche par exemple). Par contre peut être que ça déborde légèrement sur « le syndrome Galadriel » avec des persos féminin assez « parfaits ».

    -The Witcher: Plus de la moitié des perso sont des femmes, et la majorité a plus de courage et de personnalité que le héro. Surtout dans « La Saison des orages » où la garde de la ville est tenu par une bande de fille genre « catcheuses beaufs mais sympa ».

    – La compagnie noir: très peu de femme, juste deux vraiment importantes, mais elles ont toutes deux une vrai personnalité et un vrai objectif non romantique (buter l’autre).

    -DiscWorld: les Terry Pratchett regorgent tellement de personnage féminins important et asexués (Mémé Ciredutemps!).

    Je vais me faire une liste privé un peu plus détaillé, juste pour rire, avec tout les bouquins dont je peux me souvenir assez précisément des persos.

    1. Hello,
      Alors en fait, c’est rigolo parce que vous citez précisément des exemples qui sont plutôt des modèles à suivre 🙂
      Robin Hobb lutte contre le sexisme avec beaucoup d’intelligence depuis longtemps. Et Terry Pratchett est pour moi le plus culte des auteurs. J’ai envie de pleurer à chaque fois que je pense à lui… Mon roman Les Poisons de Katharz lui rend nettement hommage au point qu’une note dans le livre indique à quel moment précis il nous a quitté… Donc, bien sûr que Pratchett n’est pas sexiste, et je crois qu’il a de plus lutté jusqu’au bout contre ses propres préjugés. Sa façon de parler du peuple nain et en particulier dans son roman sur le rail nous le prouve.
      Je ne connais pas encore The Witcher ou la Compagnie noire. Quant à vous citer des romans qui contiennent du sexisme… ah, j’en connais plein, mais j’ai des scrupules à épingler des collègues très sympas par ailleurs. J’avoue que je pense à un en particulier…
      Je préfère vous citer des modèles du genre ! Allez lire une très bonne autrice française : Jeanne A-Debats. Sa série de one-shots L’Héritière et surtout Alouettes est super !

      1. Merci de la réponse,
        Je me procurerai les vôtres et ceux de Jeanne A-Debats. Je n’ai pas lu de fantasy française depuis la Horde du contrevent.
        Je suis tellement en panne de nouveauté que je relis des vieux fleuves noirs D&D (avec des traductions plutôt… rustiques).

        1. Ha ha ! Oui, je comprends.
          J’ai boudé la fantasy française pendant des années (je crois qu’elle était tellement chiante qu’elle était en train de crever de sa vanité), mais je me suis rendue compte que j’avais raté pas mal de pépites du coup.
          Le gros chef d’oeuvre que j’ai vu passer ces derniers temps est La Passe-Muraille de Christelle Dabos chez Gallimard (prévu en 4 tomes). C’est du young adult très bien écrit. Vraiment génial.
          Sinon, chez Mnémos il y a Le Batard de Kosigan qui est bien top. Chez ActuSF, je vous recommande les livres de Karim Berrouka. Et prochainement, je lance le label Bad Wolf chez ce même éditeur. La communication va prochainement commencer, en attendant, vous pouvez aller voir cette page FB : https://www.facebook.com/labelbadwolf/?fref=ts
          Il y aura de la fantasy pour tous les goûts (si vous aimez Pratchett, le roman d’Arleston et le mien devraient en effet vous parler -parution le 7 octobre), mais tous les livres auront un point commun : garantis sans sexisme !

          1. Apres avoir lu le plot de la Passe-Miroir de Christelle Dabos , je pense que je vais me le prendre dès ce soir.

            J’ai un fétiche pour les mondes qui volent depuis CHASSEURS DE DRAGONS (une autre prod française).

            Merci pour les conseils, je me garde les autres pour la semaine prochaine!

          2. Que pensez-vous du Royaume de Tobin (écrit par Lynn Flewelling) si vous l’avez lu ?
            C’est l’histoire d’un bébé fille transformé en garçon pour la préserver du douloureux destin d’être tuée à la naissance par son oncle qui veut régner sans concurrence femelle (le pays étant traditionnellement dirigé par des reines)
            Elle se retransforme plus tard, vers ses 15-16 ans en femmes et le vit plutôt mal au départ.

            J’aime assez cette série d’un point de fantasy, sans qu’elle soit exceptionnelle, mais c’est pour moi une des rares séries en fantasy où le/la héros/héroïne expérimente les deux sexes au cours de son aventure.

          3. Ah, je ne connais pas, mais j’aime beaucoup le côté queer. C’est vraiment rare en fantasy.
            Un petit côté mythe de Tirésias… ça va atterrir sur ma PAL ! Merci pour la découverte.

  47. Excellent défrîchage de ce travail d' »Herculae » que peu d’auteurs entreprennent sur eux-mêmes. Je suis intimement persuadé que c’est en chassant les symboles que l’on peut faire reculer les idéologies. Et le sexisme en est bel et bien une, peut-être la plus ancienne.
    J’ajouterais un point à votre liste (con su permiso): les émotions sont plutôt réservées aux personnages féminins, tandis que les masculins ont droit aux actions. Une répartition plus équilibrée de ces deux critères dans un récit le rendra moins sexiste. (Et soit dit en passant, prêter des émotions à un homme, ça ne veut pas seulement dire le faire « pleurer en silence une minute, pendant que son meilleur ami lui tapote l’épaule »).
    Enfin, je ne saurais trop recommander les écrits d’Ursula Le Guin, si vous ne les connaissez déjà, ou ceux de Chelsea Quinn Yarbro (par contre, Loïs McMaster Bujold représente typiquement l’auteure qui écrit comme un mec).

    1. Merci, vous avez tout à fait raison ! Bon, comme je le disais ma liste est loin d’être exhaustive et c’est vrai que je l’ai entièrement axée sur les personnages féminins.
      Mais je dois faire un article le mois prochain sur l’imaginaire érotique et les représentations survirilisées des personnages masculins. A priori, je pensais plutôt axer ça autour du roman d’amour par des femmes pour les femmes (qui contient généralement son lot d’affreux clichés), mais je tâcherai d’y insérer votre point.
      Et merci pour les conseils de lecture. Je ne connaissais pas.

    2. +10 pour autoriser les émotions chez les mâles! Quelque part le sexisme blesse aussi les hommes! Et prendre conscience de ces sentiments que notre héros possède mais qu’il doit réprimer à cause de son éducation ne fera que le rendre plus profond et empathique.
      +10 pour Ursula
      J’aime beaucoup Robin Hobb aussi. Idem, ses héros sont souvent pétris d’émotions, ça fait du bien!

  48. Sympa ce petit manuel d’autocensure.
    Je préfère rappeler aux auteurs qui écrivent des propos sexistes, volontairement ou non, ou n’importe quoi d’autre, que la liberté d’expression a toujours lieu d’être et qu’il ne doivent pas se laisser intimider, même par des propos a priori sympathiques, tels que présents dans cet article.
    Votre liberté d’expression et de création, c’est à vous de la défendre, et c’est à vous de résister à l’oppression molle dont un édifiant exemple est présent ci-dessus.

    1. Je ne suis pas sûre de bien comprendre ce que vous me dites… Mais pour moi, l’auto-censure, c’est plutôt quand on reproduit un schéma sans en avoir conscience le moins du monde.
      Quant à l’oppression dont vous parlez… Hmmm… Oui, bien sûr… Donc argumenter, c’est oppresser… Ok…

      1. Non, l’auto-censure (telle que je l’ai toujours comprise, en tout cas) est le fait de se censurer, de corriger son œuvre, pour éviter, soit la vrai censure (eg. la loi obsolète sur la protection de la jeunesse), soit l’opprobre de ses lecteurs (éviter de choquer, de perdre des lecteurs, etc.).
        Cela me paraît pertinent aussi ici, mais dans un sens plus positif (pour moi, sans doute pas dans l’esprit de kpdp).
        Certes, rien n’empêche un auteur d’être sexiste à mort, c’est son droit le plus strict. Ces conseils sont plus pour éviter des clichés sexistes involontaires, que les auteurs n’auraient pas fait s’ils en étaient conscients.
        Je trouve donc cet article intéressant et utile (même si je ne suis pas écrivain ; au mieux, scénariste de mes BD jamais publiées… :-)).
        En fait, il faudrait qu’il figure dans les manuels sur l’écriture, à côté du chapitre « Évitez les clichés » (du style fort comme un Turc, méchant comme une teigne, rapide comme l’éclair, etc.).
        Dans les deux cas, à éviter pour l’intérêt de l’écrit.
        Merci.

  49. Ha ha ! Très bien vu. J’adore : « vous avez une femme dans le frigidaire » J’ai commencé beaucoup de livres comme ça et franchement je décroche aussitôt, parfois c’est dans le coffre de la voiture, mais c’est toujours la même histoire ! Merci d’en parler. Je le reprends dans le Mag des Indés.

  50. « Ça donne l’impression qu’une femme est avant tout un corps découpé en tranches et toujours le même, par dessus le marché. On se croirait à la boucherie en train de mâter les différents morceaux de viandes d’une même vache. »
    Cela démontre encore le fait que sexisme et spécisme sont largement interconnectés.

  51. J’aime beaucoup ton article (on commence tous comme ça, j’ai l’impression), et je me demande dans quelle mesure tu ne lis/n’écris pas des fanfictions Harry Potter.

    Je dis ça pour certains clichés que l’on retrouve partout, évidemment, mais beaucoup BEAUCOUP dans le domaine de la FF. Ce qui me fait dire qu’il est peut-être un excellent bac-à-sable puisque c’est là qu’on fait tous nos conneries crades avant de savoir se « tenir sur une feuille ».

    Et ton article m’a fait me poser la question. Je n’en ai pas le sentiment, pourtant, je flirte beaucoup sur l’une des mes histoires avec l’idée d’une femme malmenée et paumée dans un univers qu’elle ne connait pas, et qu’elle peine à comprendre. C’est d’ailleurs un univers sexiste et raciste, ce qui ne l’aide pas, elle qui n’a vraiment pas l’habitude qu’on lui dise qu’elle est fragile et incompétente. Je me raccroche à l’idée qu’il est prévu que j’inverse les positions dans le texte, pour que le lecteur s’amuse de voir les personnages heurtés par une autre réalité… Je divague là, et je crois que je suis en train de « réfléchir à clavier haut » sur ton article.

    Je disais : ton papier m’a fait tilt, et même si je ne pense pas verser dans le sexisme, je vais vraiment garder ce que tu as dit en tête, car j’ai peur, et j’ai comme un doute.

    En plus, c’est dit sans méchanceté, sans violence, avec intelligence, et sans exclusion. Que demande le peuple ?

    Alors merci 🙂

    1. Je crois qu’il faut vraiment se décomplexer sur la question. De par les schémas sociétaux, on est tous plus ou moins sexistes (et plus ou moins racistes aussi). L’important c’est de réfléchir et de progresser. Après, personne ne peut exiger de nous qu’on soit à la pointe sur tout du jour au lendemain !
      Sur la première version des Poisons de Katharz (il y a 5 ou 6 ans), j’ai eu un vrai choc, quand j’ai découvert que j’avais donné tous les rôles de puissants à des hommes et tous les rôles de « petites choses fragiles » à des femmes (même si à la fin c’était une femme qui sauvait le monde, mais c’était presque sans le faire exprès). Résultat : j’ai inversé presque tous les rôles, j’ai musclé la psychologie de mes personnages et le résultat était bien meilleur ! Mais je crois que même moi qui suis très versée sur la question, il m’arrive encore de faire des erreurs…

  52. Splendide analyse. Pour moi, un exemple éclatant et jubilatoire de littérature non-sexiste est la trilogie Millénium de Stieg Larsson.

  53. Merci d’avoir aussi bien fait le tour de la question. Pour les bouquins passés, il est trop tard, mais celui en cours va devoir montrer patte blanche ! Quant à ceux que je lis… Parmi les derniers, à part Les Prépondérants (Hédi Kaddour), ils échouent tous.

  54. Huhu! Cet article me fait du bien parce que justement, le scénar que j’ai écrit pour Fred Vervisch c’est à peu près ça : prendre les clichés sexistes, les utiliser un peu… et leur maraver la face derrière. 😀

    Et vu qu’on attrape pas les mouches avec du vinaigre, j’aimerais bien, si on trouve à le publier, que des gens qui ne s’y attendent pas se mettent à lire une histoire qui a l’air d’un truc d’action vaguement sexiste pour se voir démonter ces clichés dans un deuxième temps.

    Bon, exercice casse-gueule cela dit, surtout quand on est pas encore connue, c’est pas le plus facile à caser dans une boîte d’édition mais j’aime quand même bien me lancer ce genre de défi.

  55. Article intéressant !

    Mais pour rendre justice à Tolkien, je trouve que le nom du « syndrome Galadriel » est assez mal choisi. L’idée derrière est juste, ça pas de soucis ! Mais prendre l’exemple de Galadriel pour l’illustrer ne me semble pas réellement pertinent, étant donné que dans l’œuvre de Tolkien la grande majorité des elfes, quel que soit leur sexe/genre ont ce genre de comportement « détaché » et une certaine perfection physique. Legolas est un peu l’exception qui confirme la règle en s’impliquant autant dans l’action, mais pour le reste du peuple elfique c’est avant tout des snobs qui s’impliquent bien peu et portent le poids de leur perfection tout au long de leur vie d’immortel ! ^^ (Dans « Les enfants de Hurin » cette thématique est assez présente).
    Mais bon, c’est un détail qui n’enlève rien au fond de votre article cela dit !

    1. C’est pas faux, et je vous rejoindrais si seulement les femmes n’étaient pas si dramatiquement absentes chez Tolkien ! Parce qu’en fait, Galadriel est la seule femme d’envergure dans le Seigneur des Anneaux…

      1. Sans doute parce que Tolkien écrit avec de nombreux éléments de son vécu ?
        Sans doute parce que Tolkien a vécu l’horreur de la première guerre mondiale dans les tranchées de la Somme (épisode des marais) et que l’une des choses qui l’a touché, c’est la fraternité de ses compagnons ?
        Et que comme tout ancien combattant il a entretenu cet état d’esprit à son retour au pays en appartenant au Inklings ?

        Sans doute que Galadriel incarne le symbole de « la femme », celle que l’on a en photo dans son portefeuille au fond de sa tranchée quand le moral est au plus bas; et qu’au final dans l’horreur et la haine, c’est la seule chose de beau et de parfait ?

        1. C’est tentant de croire ça, n’est-ce pas ? Réalité beaucoup plus triviale qui n’était vraiment du fait de Tolkien : son éditeur lui a expliqué que les femmes, on n’en avait rien à battre, que « la femme » n’était pas quelque chose d’intéressant et lui a demandé de les virer à peu près toutes ou à défaut, d’en mettre le moins possible.
          Moi aussi, j’ai trouvé l’explication un peu nulle. Mais elle est authentique.

          1. Vous devriez pouvoir la retrouver sur Actualitté après 20 bonnes minutes de recherche (leur moteur est naze même si leurs articles sont brillants). De mon côté, désolée, j’ai pas le temps.
            Bonne recherche.
            Le site : https://www.actualitte.com/
            Et amusez-vous bien, à chaque fois que j’y cherche quelque chose je me perds en passant d’un lien passionnant à un autre…

  56. Cet article tombe très bien pour moi ! Et je me rends compte que j’aurais quelques points à retravailler 😉
    Cela dit j’ai réussi le test de Bechdel ! Mon cas n’est pas si désespéré !

    1. ça, c’est exactement le genre de réactions que j’espère de la part de mes collègues ! Merci à vous !

  57. Très bon article. J’ajouterai un point sur les tenues vestimentaires. On retrouve ça dans les jeux vidéos ou les films, mais aussi dans certains ouvrages sexistes. Oui, les femmes ont autant besoin d’armures (et qui ne marque pas forcément ses formes), de vêtements, de pulls et de capes, ou encore de gilets pare-balle que les hommes. Non, un string et un soutien-gorge n’arrêtent pas les balles, les flèches ou les épées.
    De même, niveau vêtement, une robe n’est absolument pas pratique pour monter à cheval ou faire une randonnée.

    1. Hahaha… Vous avez raison. C’est justement une de mes préoccupations concernant mon héroïne qui se plaint de ses jupes et jupons et lorgne avec désespoir sur les pantalons de ses camarades…

  58. merci aussi pour cet article. je crois ne pas être trop tombée dans ces panneaux pour Gahila (une sf), mais je garde ça en tête pour celle que je suis en train d’écrire.
    bonne journée

  59. J’applaudis, je rejoins, je partage ! Je ne sais pas si j’y arrive toujours, mais en tout cas, c’est exactement ce que j’essaie de faire dans mes livres !

  60. Bonjour Audrey,
    Merci pour ce beau billet et pour les deux précédents. Totalement d’accord sur ce besoin de vigilance de tous les auteurs (et auteures/autrices), y compris et surtout ceux et celles qui se croient égalitaires. Comme vous le montrez bien, dès que nous laissons les clichés écrire à notre place, le sexisme les accompagne toujours. C’est particulièrement vrai dans les littératures dites « de genre », qui en font un usage immodéré. L’un des meilleurs remèdes est de construire chaque personnage ou groupe de personnages de l’intérieur, en arrivant à s’identifier à lui au point de le rendre vivant.

  61. Belle analyse des tics des tous les bouquins. Il faut citer, en particulier, dans le monde des auteurEs, Barbara Cartland, qui a beaucoup participé à l’idée du bel héros, musclé genre athlète, beau comme un dieu (hum, qui a déjà rencontré un dieu?), séduisant et donc séducteur, et de l’héroïne (genre piquée à…) qui adore les muscles, la beauté insipide, la bêtise totale de héros stéréotypés! De plus, la belle (très belle, magnifique, les seins où il faut, les fesses de béton, la tronche fantastique, à tomber raide, …) est d’une totale naïveté et très fleur bleue.
    Bon, je suis mauvais genre et je repense à un livre écrit il y a longtemps (1973) « du côté des petites filles de Elena Gianini Belotti » qui analyse bien le cycle de cette reproduction: mâle-dominant, femelle-dominée et heureuse de reproduire ces schémas.
    Il y a beaucoup à dire sur les schémas qui nous forgent et je pense que peu y échappe. Ce n’est pas parce qu’on échange un rôle masculin par une femme que celle-ci est une femme.
    Ceci dit, bravo d’avoir soulevé un problème qui tend à renforcer la domination du masculin dans les livres.

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